Le nouvel album du groupe haïtien Boulpik sera disponible le 12 mai prochain. Au menu, le Konpa Lakay au service duquel est mis un rythme mêlant sobriété et fraîcheur, des compositions et des arrangements marqués tout à la fois par la tradition que par les influences du large. Un tout qui, à travers la voix de Patrick Jean, entraîne sur les chemins de la vie et de ses réalités : l’amour tout court, l’amour de son pays, l’histoire…
Boulpik, avec un style et des sonorités identifiables sur chacun des douze titres, prend le parti de ne jamais se dispenser d’un rythme empreint de vitalité et serein à la fois. Un choix qui permet, en particulier, de ne pas oublier de s’intéresser de très près aux paroles d’un album qui, s’y l’on y prête les oreilles, vous promène à travers le pays Haïti et quelques-unes de ses facettes. Les six de Boulpik honorent ainsi leur mission de troubadours modernes, effectuant des allers/retours dans diverses temporalités, partant d’Alakanpay à Jeremie, portant leurs regards sur les complexités de l’existence (Si la té fasil), n’oubliant pas non plus de jouer les musiciens infortunés soumis aux médisances et par ailleurs insuffisamment reconnus (Boulpik Twoubadou). Les musiciens endossent volontiers le rôle d’artistes conteurs en phase avec la vie ordinaire de ceux qui veulent bien les écouter : « les troubadours incarnent quelque chose propre à l’identité haïtienne, un cocktail rustique des plaisirs simples du quotidien, associé à une tendresse teintée de nostalgie envers une patrie maltraitée ».
Côté musique, on retiendra que les banjos, très présents, et les percussions participent pleinement à conférer à cette musique son caractère réel et sa note de sincérité. Un album qui met en joie avec un rythme aux accents Konpa Lakay clairement identifié. On peut cependant déplorer une sonorité répétitive, heureusement relevée par une voix et des chœurs qui atteignent l’effet tradition et authentique, que l’on suppose recherché par les musiciens. « Pour élaborer ce son pays, Boulpik fait le choix d’associer deux banjos, préférés à la guitare pour leur puissance sonore, la manoba (marimbula), caisse de bois munie de lamelles métalliques qui fait office de basse, et des percussions, tambour et kaskayèt (claves). La voix souple et toujours alerte du chanteur principal mène le tout avec une aisance quasi féline, passant sans effort du groove de Nèg dafrik à la mélancolie e Si lavi té fasil. Autant d’ingrédients simples pour une recette à l’efficacité éprouvée » est-il expliqué dans le livret de l’album, lequel présente également les six musiciens qui composent le groupe et continuent de faire vivre le Konpa Lakay.
Plusieurs dates de concerts
Konpa Lakay de Boulpik sort le 12 mai chez Lusafrica et, quelques jours plus tard, le groupe se présentera devant le public pour de premiers face à face qui permettront au public d’enrichir sa bibliothèque musicale et de les retrouver enfin sur scène. Ils seront notamment au Festival Musiques Métisses d’Angoulême, puis au Music Meeting à Nigmegen aux Pays-Bas, deux rendez-vous où se succéderont des artistes comme Ayo, Danakil, Ibrahim Maalouf pour ce qui est d’Angoulême, et comme le musicien sénégalais Cheikh Lô et le trompettiste cubain Alexander Abreu.
23 mai 2014 : Utrecht, RASA, Pays-Bas
30 mai, à Jarnac (Poitou-Charentes), à l’auditorium Maurice Ravel
5 juin, à Ruffec (Charente) sur la scène de La Canopée
6 juin, Angoulême, Festival Musiques Métisses
8 juin, à Nigmegen / Music Meeting / Pays-Bas