Archéologie de l’esclavage colonial, c’est le titre du livre paru aux éditions La Découverte qui réunit les contributions de plusieurs spécialistes, sous la direction d’André Delpuech et de Jean-Paul Jacob.
Archéologie de l’esclavage colonial, qui vient de paraître aux éditions La Découverte, fait suite au colloque organisé sous le même titre en 2012 au musée du Quai Branly dans le cadre de l’année des outremers. Ses auteurs partent d’un premier questionnement qui est celui de « L’archéologie : un remède possible contre une terrible amnésie collective ? » André Delpuech et Jean-Paul Jacob signent cet ouvrage qui se développe sur cinq chapitres : « État et enjeux de l’esclavage colonial, Vestiges de la traite négrière, L’habitat et la culture matérielle, Indices du marronnage et enfin, dans un dernier temps, L’Archéologie des « cimetières » d’esclaves ».
André Delpuech, conservateur au musée du Quai Branly, et Jean-Paul Jacob, président de l’Inrap jusqu’en mars 2014, tous deux « confrontés à l’archéologie du fait colonial » au cours de leur carrière (en Guadeloupe et en Guyane), reviennent sur les questions soulevées lors du colloque et sur les perspectives qu’ouvrent les recherches archéologiques dans ce domaine de l’histoire.
L’ouvrage approche différents aspects à partir de l’histoire de l’esclavage dans les Caraïbes et plus spécifiquement dans les territoires français. L’archéologie de l’esclavage dans le domaine français des Amériques (par Sylvie Jérémie), L’archéologie coloniale en Guyane (par Nathalie Cazelles), L’esclavage colonial à Cuba : les données de l’archéologie (par Lourdes S. Dominguez), Les « rues Cases-Nègres » – Archéologie de la vie des esclaves dans les Antilles françaises (par Kenneth G. Kelly) ou encore L’esclave dans la société coloniale – Les cimetières de Guadeloupe, un champ d’investigation privilégié (par Thomas Romon, Patrice Courtaud et Sacha Kack), font partie des nombreux sujets qui permettent de rendre compte des recherches dans ce domaine.
Archéologie de l’esclavage colonial
L’archéologie a joué, depuis les années 2000, un rôle décisif afin de renseigner sur les conditions de vie des esclaves, leurs habitats, les établissements où ils furent asservis (souvent détruits mais dont subsistent les fondations), les enclaves du marronnage, les rites d’inhumation, l’état sanitaire des défunts, leur âge, leur sexe, etc. En étudiant la culture matérielle des populations asservies, l’archéologie – et en particulier depuis une vingtaine d’années l’archéologie préventive – contribue en effet de façon déterminante aux recherches sur l’esclavage colonial et offre une documentation nouvelle.
Confrontant études de cas et synthèses sur l’archéologie de l’esclavage aux États-Unis, à la Barbade, à Cuba, au Brésil et aux Antilles françaises, en Afrique de l’Est, du Sud et de l’Ouest, à La Réunion et à l’Île Maurice, cet ouvrage fait le point sur les avancées récentes de la connaissance de la traite, de l’esclavage et du marronnage et propose une meilleure prise en compte du patrimoine archéologique du système esclavagiste, de sa conservation et de sa mise en valeur.
Archéologie de l’esclavage colonial
André Delpuech et Jean-Paul Jacob
Édition La Découverte, dans la collection Recherches
27 euros, 272 pages