Parmi les événements qu’annonce le festival off d’Avignon, le Toma (Théâtres d’Outre-Mer en Avignon) prend vie à la Chapelle du Verbe Incarné du 5 au 27 juillet prochain. Au programme, notamment : deux créations inspirées de l’œuvre de Maryse Condé, dont la présence sur place constitue l’un des rendez-vous incontournables.
La saison 2014 du Toma, qui entre dans le cadre du festival Off d’Avignon, est une nouvelle invitation à sonder les œuvres d’auteurs comme Maryse Condé ou Léon-Gontran Damas. La première se voit cette année consacrer deux pièces dont l’une tirée de La vie sans fards, roman autobiographique paru en 2012. Portée par la compagnie La Part du Pauvre/Nana Triban, la pièce constitue la première partie de la trilogie La Traversée aux disparus. À travers cette création, il s’agit pour Eva Doumbia, le metteur en scène, de « rendre hommage à une auteure majeure de la littérature tout en abordant la question de la difficile intégration des Antillais en Afrique subsaharienne, l’exil, la douleur parfois d’être mère, La vie sans fards est aussi un remarquable récit de naissance d’un écrivain ». Présentée du 5 au 16 juillet 2014, la pièce sera suivie d’une rencontre avec Maryse Condé le 9 juillet, à l’issue de la représentation. L’autre rendez-vous avec l’œuvre de Maryse Condé, c’est la compagnie Les mots des femmes d’ici et d’ailleurs qui le fixe, avec la pièce La faute à la vie, dans laquelle le public retrouvera les comédiennes Firmine Richard et Simone Paulin. L’œuvre et la vie de Maryse Condé sont cette année mises au centre de l’attention.
La faute à la vie, mise en scène de José Jernidier
« Deux femmes racontent leurs fragments de vie. On en sourit ou on en pleure. Elles sont liées c’est sûr. Mais à quoi ? L’amitié ou la rivalité ? Qui est l’homme qui manque à toutes les deux ? Pas aisé de se rappeler les souffrances et d’en prendre distance. Tendre et cruel, sucré et salé à la fois, c’est comme la vie. La faute à la vie nous ramène aux méandres de nos mémoires, de nos envies et de nos désillusions ».
Une représentation qui donnera aussi l’occasion aux spectateurs de rencontrer Maryse Condé, le 23 juillet.
Avec, Léon Léon, Nègres des Amériques présentée du 5 au 27 juillet 2014, c’est d’une autre figure de la littérature dont il s’agira avec Léon-Gontran Damas et une pièce entre théâtre et slam de la compagnie théâtre de la Ruche. Elle réunit d’un côté Roland Zeliam, comédien guyanais, et de l’autre Dgiz, slameur et contrebassiste. Une création originale qui introduit des témoignages vidéo parmi lesquels ceux de Daniel Maximin ou encore d’Élie Stephenson.
La pièce invente une rencontre entre ces deux hommes. Dans la confrontation imaginaire et les mots authentiques de ces deux témoins de l’histoire, il s’agit de mettre en perspective un héritage encombrant, non pas pour découvrir loin en arrière les blessures de l’événement historique ; l’objet de cette proposition est la cicatrisation de ces blessures au fil des générations – au cœur du vingtième siècle – en deux espaces des Amériques, francophone et anglophone. Le choc dramatique de ces paroles singulières se lie et se délie dans une création musicale, chorégraphiée, et une proposition visuelle construite grâce aux présences du comédien Roland Zeliam et du rappeur Dgiz. Si le témoignage de Léon Walter Tillage constitue un document en soi, le parcours de Léon-Gontran Damas est ciselé dans une poésie singulière, étonnamment actuelle. »
Le Toma 2014, c’est aussi…
Outre les créations qui mettent en scène les textes des auteurs de la Caraïbe, le Toma 2014 recouvre un univers théâtral plus vaste qui va de l’Afrique du Sud à la République du Congo en passant par la France. Une programmation variée qui se divise en plusieurs catégories : danse, exposition, rencontres et journées d’études. Ces dernières donneront notamment l’occasion d’une table ronde autour de Maryse Condé et de son parcours biographique.
Les écrans du Tout-Monde des 12, 13 et 14 juillet 2014 animeront les pages cinéma du Toma, pour lesquelles seront présents les réalisateurs des films présentés. Parmi eux, Hugo Rousselin, auteur de Pays Rêvé Pays Réel : « ce film est une rencontre, un dépôt, une relation issue de la comète Édouard Glissant. Un essai de dérive dans son bayou philosophique et l’envie d’une écoute littérale de sa poésie sur un support filmique ».
Quinze jours d’une programmation où créations et rencontres sont à vivre le temps du festival.