La prochaine publication de Léon-Gontran Damas – Une Négritude entière, sous la direction de Hanétha Vété-Congolo aux éditions L’Harmattan, vient apporter, quelques temps après le centenaire de sa naissance (2012), du nouveau quant à l’étude de l’œuvre de celui qui a initié, avec Césaire et Senghor, le mouvement littéraire et politique de la Négritude. Un mouvement qui a changé, au fil de son essor, le regard porté sur le monde noir.
Trois ans après le centenaire de la naissance du « premier représentant de la Négritude à entrer en littérature » (Les littératures caribéennes francophones. Problèmes et perspectives, Roger Toumson), paraît Léon-Gontran Damas – Une Négritude entière. Une publication de près de 300 pages née de l’initiative de Hanétha Vété-Congolo qui paraîtra en janvier 2016. Professeur de « Romance Languages and Literatures » au Bowdoin College aux États-Unis, Hanétha Vété-Congolo s’est déjà longuement intéressée à l’œuvre de Léon-Gontran Damas, auteur emblématique qui, en publiant Pigments en 1937, marquera définitivement les consciences. Le thème de « Négritude entière » de la publication permet d’éclairer différents aspects de l’œuvre de l’auteur guyanais.
Léon-Gontran Damas – Une Négritude entière
Léon-Gontran Damas a vécu une Négritude entière en faisant concorder remarquablement sa pensée et ses actions. Sa primauté et son entièreté dans le mouvement de la Négritude sont indéniables. Pourtant, sa contribution poétique et idéologique reste minorisée et reléguée aux rangs de négligeable. L’occasion du vingt et unième siècle devrait être saisie pour commencer le processus qui replacera Damas, en légitimité, au mitan de l’œuvre qu’il a contribué à élaborer, qu’il a assumée et intégralement embrassée avec, entre autres, ses compagnons les plus reconnus, Césaire et Senghor. Pour la justice et la justesse, il s’agit encore d’habiliter la poésie et la figure damassiennes et de montrer l’indispensabilité de la pensée et de l’ouvrage de ce « mèt a mannyòk » – pilier – de la Négritude, non pas seulement pour l’individu Damas en soi, mais surtout pour les propositions qu’il formula en faveur d’une humanité plus grande et plus inclusive. Ainsi, tout en prolongeant et en amplifiant le savoir sur la poésie particulière de Damas et sur celle de la Négritude en général, tout en y posant un regard neuf, cette série d’appréciations critiques et correctives des exégètes les plus érudits de l’œuvre de Léon-Gontran Damas, propose d’abolir définitivement la minoration et relégation.
Léon-Gontran Damas – Une Négritude entière
Sous la direction Hanétha Vété-Congolo
Janvier 2016, 274 pages