Mercredi 20 avril, France 2 diffusera à 20h50 Rose et le soldat, un téléfilm signé Jean-Claude Barny. Zita Hanrot et Fred Testot seront les héros de ce film qui a pour toile de fond historique la Martinique de 1942 et le régime de Vichy.
Pour ce film de Jean-Claude Barny, Gilbert Pago et Eric Jennings, respectivement spécialiste de l’histoire de la Caraïbe et spécialiste de la colonisation française, ont tenu le rôle de conseillers historiques. Zita Hanrot, Fred Testot, Pascal Legitimus, Jocelyne Beroard, Jean-Michel Martial, Yan Gaël, Sandrine Salyères ou encore Stanley Nourel sont à l’affiche de cette nouvelle réalisation de Jean-Claude Barny qui porte à l’écran un nouveau drame historique au centre duquel se trouve la Martinique sous le régime de Vichy en 1942. A travers ce drame, inspiré d’une histoire vraie, le réalisateur de Tropiques Amers fait le portrait de Rose dont le destin se lie à l’histoire de la Martinique.
Rose et le soldat, une fiction inédite sur France 2
La Martinique, 1942. Rose, jeune institutrice, est révoquée par le régime vichyste de l’amiral Robert. Révoltée, affamée par le blocus britannique, elle cherche à partir avec les dissidents, ces jeunes rebelles qui tentent au péril de leur vie de fuir en bateau vers les îles anglaises. Mais un sous-marin allemand débarque un officier gravement blessé, le lieutenant Von Dem Borne, protégé par les autorités françaises… Rose rencontre à ce moment-là un capitaine de la marine, proche de l’amiral, qui tombe amoureux d’elle et sauve son frère… Leur passion pourra-t-elle surmonter les obstacles que la guerre et les ségrégations raciales mettent sur leur chemin ? Une étrange confrontation entre l’officier allemand, le capitaine de la marine française et la jeune femme révoltée débute alors…
La Guerre de Rose (source, France 2, Cyrille Latour)
Épaulée par un casting haut de gamme (Fred Testot, Pascal Légitimus, Christophe Malavoy Jean-Michel Martial, Yann Gael), Zita Hanrot, tout juste sacrée Meilleur espoir féminin à la dernière cérémonie des Césars pour son rôle dans Fatima de Philippe Faucon, illumine le film de bout en bout. Sur son visage, dans son sourire passent toutes les émotions, de la révolte à la soumission, de l’amour fou à la résignation. Pas étonnant que son personnage porte un nom de fleur : Rose et le Soldat est une sorte d’éclosion permanente. En Zita Hanrot se lisent tout à fois l’innocence, la fougue de la jeunesse et la maturité froide des destins brisés par l’histoire.
Hors champ
Superbe portrait de femme, Rose et le Soldat est aussi un drame historique qui emprunte à de grandes figures du cinéma. Les rapports, tout de tension et de respect mêlés, entre Rose et l’officier allemand évoquent Le Silence de la mer de Jean-Pierre Melville, d’après Vercors. L’atmosphère insulaire étouffante de la Martinique sous l’Occupation rappelle toute une tradition de films coloniaux, de Pépé le Moko de Julien Duvivier à Casablanca de Michael Curtiz. Et pourtant, c’est un drame que l’on n’a jamais vu, qui n’a jamais été raconté. Racisme, exactions, collaboration : Rose et le Soldat donne à voir l’autre versant de l’histoire officielle. La caméra de Jean-Claude Barny renverse les codes habituels pour filmer « hors champ ». À la grandeur des officiels de l’armée, il préfère la dignité des petites gens ; aux passions des riches colons blancs, la résistance des pauvres pêcheurs noirs ; aux mouvements de la grande histoire, les méandres de la petite. Le réalisateur antillais, repéré en 2005 pour son premier film, Nèg Maron, plongée ultraréaliste dans les bas-fonds de la Guadeloupe, n’a pas son pareil pour filmer les plaies de notre culture. En 2007, sa série Tropiques amers, diffusée sur France 3, dénonçait l’esclavage martiniquais à la fin du XVIIIe siècle. Aujourd’hui, Rose et le Soldat rend hommage aux 4 000 dissidents antillais venus au secours de la France libre, reconnus officiellement comme résistants en… 2009.
Rose et le soldat
Mercredi 20 avril à 20h50 sur France 2