Le 3 décembre 2017, les téléspectateurs découvriront dans Archipels sur France Ô le film de François Lévy-Kuentz, documentaire dans lequel il échange avec Hervé Télémaque. Conversations entrecoupées d’images d’archives et de celles de la mise en place de son exposition en Martinique.
Le documentaire de François Lévy-Kuentz énonce les concepts qui se dégagent de la création artistique de celui que le réalisateur définit comme « Télémaque l’affranchi ». Il met en relation l’observateur et la démarche de l’artiste : pour suive ce parcours, le téléspectateur passe par son atelier, par l’installation d’une exposition à la Fondation Clément en Martinique, retrouve des éléments fondateurs de son passage à New York, des images de sa terre natale Haïti, de quoi éclairer l’œuvre d’Hervé Télémaque.
On écoute Hervé Télémaque évoquant un parcours qui trouve une part de son fondement dans les frustrations de son enfance, dans le pragmatisme qui caractérise le monde auquel il se confronte, et on mesure la sincérité qui émerge de ses réactions.
Le documentaire fournit des éléments qui suggèrent des accès pour mieux lire les intentions artistiques d’Hervé « Télémaque l’affranchi ». François Lévy-Kuentz permet de le suivre selon les circonstances historiques ou personnelles ou encore des lieux, de créer peut-être une « autobiographie fictive », comme seule l’autorise la peinture selon Hervé Télémaque lui-même. En plus de célébrer l’œuvre de l’artiste, le documentaire de 52 minutes revient sur ce qui constitue la pertinence de son propos artistique en illustrant tour à tour : le surréalisme dans son œuvre ; son rapport singulier à Haïti ; l’esprit de révolte qui l’anime face à l’injustice, en l’occurrence la condition des Noirs à New York où il étudie ; l’impact sur son parcours de Gorky ; la découverte du pop art puis sa rencontre avec la figuration narrative ; l’exil, etc.
Le spectateur est enclin à suivre l’évolution et le caractère peu commun de son travail à travers les allusions à son vécu, les faits contés avec détails et les influences importantes à Paris, en Haïti d’où il est parti pour étudier à New York… « Télémaque l’affranchi » à découvrir dimanche 3 décembre 2017 à 14 h 40 sur France Ô.
Archipels nous emmène à la rencontre de l’univers d’Hervé Télémaque, artiste français d’origine haïtienne. De Paris à Haïti, de New York à la Martinique, ce film explore son parcours et ses exils, sa vie et ses œuvres, à la fois intimes et universelles. « Affranchi éduqué » : c’est ainsi qu’aime à se définir l’artiste français d’origine haïtienne Hervé Télémaque, en référence à son arrière-arrière-grand-père descendant d’esclave. Il a 20 ans quand il fuit la dictature de Duvalier en Haïti. I l n’y retournera que vingt-sept ans plus tard. Pour sa première rétrospective au Centre Pompidou en 2015, il a choisi ce tableau au titre évocateur : Petit célibataire un peu nègre et assez joyeux,manière de dire qu’un Noir peut être libre et libertin mais également un intellectuel… Le titre résume bien l’esprit piquant et le regard lucide de cet artiste hors normes initié au pop art à New York, confronté au racisme puis exilé en France où il fréquente les surréalistes et participe à l’aventure de la « figuration narrative ».
François Lévy-Kuentz a recueilli sa parole, tour à tour savoureuse, amusée et profonde. Avec un compte à rebours cocasse de l’installation de la rétrospective de ses œuvres à la Fondation Clément en Martinique, entrecoupé d’entretiens intimes dans son atelier de peintre, celui-ci interroge le monde. Qu’est-ce qu’un artiste ? L’acte de peindre ? La négritude ? La sexualité ? Le film est un voyage philosophique souvent jubilatoire, une pensée en mouvement, entre métaphores visuelles, pensée critique et histoire haïtienne.