Le festival America 2018 marquera ce mois de rentrée avec une programmation qui met à l’honneur les littératures du Canada et John Irving, du 20 au 23 septembre. L’événement accueillera dans le même temps des auteurs haïtiens et cubains.
La neuvième édition d’America proposera du 20 au 23 septembre 2018 une belle programmation autour de la littérature et des auteurs canadiens. Durant trois jours, écrivains du Canada, des USA, du Mexique, mais également de la Caraïbe se retrouveront en plusieurs lieux choisis de la ville de Vincennes, dans le Val-de-Marne (Île-de-France), pour des rencontres, débats et échanges autour de leurs œuvres, de thèmes contemporains et historiques.
Pas moins de 75 auteurs se retrouveront pour cette édition, au cours de laquelle scènes, grands débats, expositions, cinéma, cafés des libraires, ateliers d’écriture, joutes de traduction s’échelonneront pendant trois jours. Outre la présence exceptionnelle du romancier et scénariste américain John Irving, les auteurs s’exprimeront autour des thèmes qui animent et habitent leurs romans et poésies, tels que « le souvenir de l’esclavage, la présidence Trump ou encore les femmes et les hommes à l’ère du mouvement #MeToo ». Les jeunes lecteurs ne seront pas oubliés, avec le festival jeunesse auquel est invité Joël Franz Rosell, » l’un des auteurs cubains jeunesse les plus importants avec plusieurs dizaines d’ouvrages publiés ».
Parmi les écrivains haïtiens présents, on note la présence de Dany Laferrière, de Yanick Lahens, de Louis-Philippe Dalembert et à cette liste s’ajoute celle de la nouvelle génération d’auteurs comme Noël James, Néhémy Pierre-Dahomey et de Makenzy Orcel, qui sera auteur en résidence pendant trois mois à compter de début septembre 2018. Côté Cuba, Karla Suárez, Wendy Guerra qui participera entre autres aux débats sur les Femmes ou encore sur L’Exil, Vladimir Hernández, auteur de récits de science-fiction, seront également présents lors de ce grand rendez-vous littéraire de la rentrée.
Plusieurs thèmes abordés lors de grands débats avec des auteurs de la Caraïbe
Esclavage : Un devoir de mémoire – Samedi 22 septembre 2018, 15 h 30 à 17 h / Centre Culturel G. Pompidou
Christiane Taubira sera présente au festival America 2018. L’auteure de L’esclavage raconté à ma fille prendra part au débat en compagnie d’Yaa Gyasi (No Home, « Un voyage époustouflant dans trois siècles d’histoire du peuple africain », éd. Calmann-Lévy), de Dany Laferrière (Pays sans chapeau, dernier roman en date, éd. Zulma) et de Colson Whitehead (Underground Railroad, prix Pulitzer et National Book Award, éd. Albin Michel).
L’esclavage aura indubitablement marqué l’histoire du Nouveau Monde. Celui des Indiens d’abord, puis des Africains, dont la traite s’organise dès le XVIe siècle avec son cortège d’exactions, de violences et de morts. C’est en 1619 que le premier esclave noir arrive aux États-Unis et commence alors le long chemin douloureux des Afro-Américains vers l’émancipation et la liberté. De quoi l’esclavage est-il vraiment le nom ? Pourquoi est-il important pour un écrivain de faire ce travail de mémoire ? L’esclavage hante le passé et le présent des Amériques, comment faire en sorte qu’il ne contamine aussi l’avenir ? Comment faire face au négationnisme qui sévit dans une Amérique et dans un monde où la parole se libère ? Souvent pour le pire.
Désastre : Lorsque tout s’effondre – Samedi 22 septembre 2018, 17 h à 18 h / Cœur de ville – Pôle documentaire
Le Poids de la neige de Christian Guay-Poliquin a pour décor « un village enseveli sous la neige et coupé du monde » ; dans Belle merveille de Noël James, le narrateur est un « survivant du tremblement de terre qui a dévasté Haïti et ses habitants en 2010 » ; enfin dans Les sables de l’Amargosa de Claire Vaye Watkins, « une terrible sécheresse a fait de la Californie un paysage d’apocalypse ». Les jeunes auteurs échangeront autour du thème du Désastre : Lorsque tout s’effondre.
Notre monde est régulièrement frappé par des catastrophes de toutes sortes qui sèment la désolation. Le réchauffement climatique et la montée des eaux laissent entrevoir des dangers bien plus grands encore. Le thème de l’effondrement n’est hélas plus de la science-fiction. De quelle façon la littérature s’empare-t-elle du désastre, qu’il soit intime ou collectif ?
Héroïne : Entre toutes les femmes – Dimanche 23 septembre 2018, 12 h à 13 h / Église Notre-Dame de Vincennes – Crypte
Karla Suárez, Makenzy Orcel et Antonio Ortuño participeront au débat sur les héroïnes.
Et si le temps des héros était révolu laissant la place aux héroïnes ? Les récentes mutations de la société vont-elles enfin donner aux femmes la place qu’elles sont en droit de revendiquer ? Jadis minorées, les femmes donnent désormais de la voix avec fierté et bien déterminée à faire entendre leurs désirs et leurs aspirations. Mais peut-être n’est-il plus nécessaire d’être une femme soi-même pour qu’existe sous la plume une héroïne crédible…
Mondialisation : Un monde global – Dimanche 23 septembre 2018, 14 h à 15 h / Cœur de ville – Salle Robert Louis
Nicolas Dickner (Six degrés de liberté, éd. Le Seuil), Yaa Gyasi et Néhémy Pierre-Dahomey (Rapatriés, éd. Le Seuil) aborderont la thématique de la mondialisation et comment cette thématique est évoquée dans la littérature contemporaine.
Le commerce triangulaire était déjà une forme – effroyable – de mondialisation. Depuis quelques années, l’accélération des échanges globalisés, la généralisation d’Internet, des technologies de pointe et du mode de vie occidental ont eu pour effet de réduire les distances et par là même la taille de notre planète. Comment la littérature s’empare-t-elle de ces bouleversements ? Que disent-ils de la condition humaine ?
Politique : Politiques fictions – Dimanche 23 septembre 2018, 14 h à 15 h / Église Notre-Dame de Vincennes – Crypte
Jonathan Dee (Ceux d’ici, éd. Plon), Martín Solares (éd. Christian Bourgois) et Yanick Lahens, dont le dernier roman Douces déroutes (éd. Sabine Wespieser) a pour toile de fond un assassinat politique, celui du juge Berthier.
La littérature et le politique se nourrissent l’un l’autre. Les épisodes plus ou moins glorieux de la politique sont un matériau de choix pour l’écrivain, et les hommes politiques des personnages de premier ordre. De rebondissements en coups de théâtre, une campagne électorale atteint parfois l’intensité dramatique des meilleures fictions. Quelles relations les écrivains entretiennent-ils avec la vie politique de leur pays ? En quoi écrire une fiction peut-il être un acte politique ?
Lecture : L’amour des lettres – Dimanche 23 septembre 2018, 15 h à 16 h / Centre Culturel G. Pompidou
Face-à-face entre deux grands lecteurs
« La lecture est une félicité qui se mérite » disait le grand écrivain haïtien Émile Ollivier. Deux grands lecteurs, Christiane Taubira et Dany Laferrière, partagent leurs grands moments de lecture et reviennent sur les auteurs qui leur ont procuré cette fameuse félicité. Les livres sont-ils un rempart contre la bêtise ? Un outil de liberté ?