Du 3 au 13 mai 2025, france.tv proposera une nouvelle édition de Opération Cœur Outre-mer, une programmation spéciale consacrée aux territoires éloignés de l’Hexagone.
Le rendez-vous annuel de France Télévisions avec l’Outre-mer commencera à partir du 3 mai. Opération Cœur Outre-mer, c’est l’occasion de sonder, à travers magazines et documentaires, ce qui fait la réalité de tous ces territoires. L’objectif ? Mettre en avant, pendant deux semaines, l’histoire notamment à travers le passé colonial de la France, l’information sur ce qui fait débat de la Caraïbe à la Polynésie ou encore la diversité et la vitalité culturelle de ces régions, à travers une série de contenus pour certains inédits.
Magazine culturel, documentaire-événement, fictions, reportages et enquêtes proposeront un portrait riche et nuancé de la réalité et emmèneront les téléspectateurs à la rencontre de l’histoire (même très contemporaine), comme avec Aux origines, l’esclavage et Pensionnats catholiques de Guyane, la blessure. Un rendez-vous télévisuel présenté à la fois comme une invitation à mieux comprendre ces terres lointaines ou encore comme une immersion dans un passé complexe et une réalité tourmentée.
Les réalisateurs Sonia Dauger et Xavier Lefebvre, qui se sont appuyés sur l’expertise de Frédéric Régent, historien spécialiste des sociétés esclavagistes dans les colonies françaises, ont souhaité avec ce documentaire événement « faire acte de mémoire et de réparation ». Ainsi, le film s’inscrit dans la volonté de mise en œuvre d’une meilleure connaissance de ce passé et, pour ça, ils « ont suivi des Français, connus et inconnus, de tous horizons et de toutes régions, et, grâce à la généalogie, les ont fait marcher dans les pas de leurs aïeuls. JoeyStarr, Stefi Celma, Kalash, Guillaume Hoarau, Karine Baste, Marie-Laure Garnier, mais aussi les descendants de Toussaint-Louverture, l’aïeule de Casimir Fidèle ou encore l’aïeul de Surcouf : descendants d’esclaves, de marrons, d’armateurs, de capitaines négriers… En brassant ces destins et ces parcours, ils ont voulu raconter une histoire à hauteur d’hommes et de femmes en leur faisant prendre conscience de la place qu’occupe l’esclavage dans leur histoire familiale, mais aussi dans notre histoire nationale. Avec ce film choral, nous proposons de sortir de la dialectique entre victimisation et culpabilisation en choisissant une voie tierce, celle qui libère la parole de tous les descendants. »

Aux origines, l’esclavage, documentaire événement, le 9 mai 2025 en avant-première sur france.tv
Le documentaire Aux origines, l’esclavage réalisé par Sonia Dauger et Xavier Lefebvre, sera visible à partir du 9 mai 2025, veille de la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions. Le film retrace opportunément l’histoire de l’esclavage et de ses abolitions à travers une quête généalogique au centre duquel des Français descendants d’esclaves et de marchands d’esclaves ; « héritiers d’une même histoire » font une plongée poignante dans le passé colonial de la France. Parmi ceux-ci : la soprano Marie-Laure Garnier, le rappeur et comédien JoeyStarr, ou encore la journaliste Karine Baste.
Outre l’esclavage, une autre page de l’histoire de la France et de ses colonies s’est écrite en Guyane avec les politiques d’évangélisation des populations amérindiennes et noires-marronnes de Guyane. Cette histoire douloureuse encore trop peu racontée est mise en images avec Pensionnats catholiques de Guyane, la blessure. Hélène Ferrarini (co-auteure du documentaire) avait dans un premier temps enquêté et signé un ouvrage paru en septembre 2022, sous le titre Allons enfants de la Guyane. Éduquer, évangéliser, coloniser les Amérindiens dans la République.
Pensionnats catholiques de Guyane : la blessure, en résumé
Franck, Guillaume, Kadi, Antoine n’ont pas grandi auprès de leurs parents, mais sous la tutelle de religieux catholiques. Pour la première fois devant une caméra, ils et elles racontent leur enfance dans les « homes indiens » de Guyane, des pensionnats catholiques destinés spécifiquement aux enfants amérindiens et noirs-marrons, populations qualifiées de « primitives » par les autorités étatiques jusqu’à tard dans le XXe siècle.
Des années 1930 jusqu’à 2023 – date de la fermeture du dernier home de Guyane –, plus de 2 000 enfants ont grandi dans ces établissements. Ils y ont été éloignés de leur famille et coupés de leur culture, soumis à une évangélisation et une assimilation forcée. En finançant avec l’argent public la formation des jeunes « primitifs » dans des pensionnats catholiques initiés et tenus par des congrégations religieuses, les représentants de la République et de l’Église se sont-ils rendus coupables de « génocide culturel » ? C’est la question que soulèvent aujourd’hui des juristes et d’anciens pensionnaires.
À l’aide d’archives inédites, Pensionnats catholiques de Guyane : la blessure plonge dans cette histoire encore méconnue de la France en Guyane, une vieille colonie devenue un jeune département d’Outre-mer.
Pensionnats catholiques de Guyane : la blessure est à voir sur France 5 le 4 mai 2025 et l’histoire coloniale qui façonne le sort actuel d’un pays comme Haïti sera également au programme. Ici, c’est un autre aspect oublié de l’histoire, même si la dette imposée à l’ancienne colonie de Saint-Domingue par l’ordonnance de Charles X fait aujourd’hui l’objet de divers commémorations et événements.
Haïti, la rançon de l’indépendance
L’histoire de la France et de l’esclavage, qui s’est également écrite en Haïti, fait toujours débat avec le bicentenaire de la dette d’indépendance, une rançon fatale qui pèse sur l’histoire de la première république noire. Avec Haïti la rançon de l’indépendance, film réalisé par Wandrille Lanos, c’est encore l’histoire de la France et de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions qui est décomposée, cette fois à travers des interventions comme celles de figures comme l’écrivaine Yanick Lahens, l’historienne Myriam Cottias ou encore le fondateur du Centre de documentation haïtienne (CIDIHCA) Frantz Voltaire.
Haïti, la rançon de l’indépendance, « un chapitre méconnu de l’Histoire. Haïti fut la première nation moderne à obtenir son indépendance grâce au soulèvement de la population esclavisée. Mais dès sa naissance, le jeune état est entravé par des réparations financières exigées par la France au bénéfice des anciens colons, et qui s’étaleront jusqu’au milieu du XXe siècle. »
Wandrille Lanos retrace les faits et les analyses des historiens, des géographes et des observateurs assidus fournissent les éléments qui éclairent la situation actuelle et soulèvent les vraies questions : « le 1er janvier 1804, les esclaves haïtiens réussissent l’impensable. Ils chassent les colons français et proclament leur indépendance. Deux siècles plus tard, Haïti est un des pays les plus pauvres de la planète. Une corruption endémique et un État défaillant sont souvent jugés responsables du désastre. Le malheur persistant qu’endure Haïti est pourtant, en très grande partie, le fait de son histoire coloniale et de sa relation avec la France. Car après l’indépendance, la France garda jusqu’en 1825 l’espoir d’une revanche. Elle y renonça finalement contre une rançon de 150 millions de francs-or. Une indemnité écrasante censée rembourser les anciens colons des esclaves et des terres qu’ils avaient perdus. Haïti mit plus de cent ans à s’acquitter de ce lourd tribut. Ce film retrace l’histoire de la dette haïtienne pour comprendre la spirale d’endettement qui a empêché le développement de ce pays des Caraïbes. Qui a tiré profit de la dette ? Haïti a-t-elle été pillée depuis sa naissance par des puissances extérieures, par des banques étrangères et par ses propres dirigeants ? Quel est le rôle de la France dans cette histoire ? »
Cette septième édition verra également l’évocation de figures emblématiques et marquantes avec Joseph Zobel, l’enfant de la rue Cases-Nègres, l’expression de la vitalité artistique de ces territoires de l’Océan indien à la Polynésie, ou l’évocation des questions de société avec un documentaire sur le phénomène des « mules » en Guyane. Bref, de 3 au 13 mai 2025, c’est Opération Cœur Outre-mer sur France Télévisions.
Pensionnats catholiques de Guyane, la blessure : dimanche 4 mai à 22h40 sur France 5 et sur france.tv
Haïti, la rançon de l’indépendance : mardi 13 mai 2025, 23h sur France 2 et sur france.tv
Aux origines, l’esclavage : vendredi 9 mai en avant-première sur france.tv, mardi 13 mai 2025 à 21h10 sur France 2