Un programme riche et diversifié attend le public pour les Rendez-vous aux jardins des 3, 4 et 5 juin. Cette année axée sur le thème du jardin nourricier donnera lieu en Guadeloupe, Guyane et Martinique à une riche programmation visant globalement à mettre en évidence « l’importance des actions menées par le ministère de la Culture et de la Communication en faveur des parcs et jardins ».
La protection, l’entretien, la transmission des savoir-faire et la formation des jardiniers intervenants dans les domaines de l’État et un long travail de sensibilisation du jeune public, comptent parmi les objectifs les plus visibles.
Cette neuvième édition met en vedette le jardin dans sa version comestible, « tous ces jardins nourriciers qui ont été dès leur origine le territoire d’une inventivité mêlant nécessité et voyages, faim et gourmandise, rêves et souvenirs d’enfance » comme l’explique le ministre de la Culture.
En Guadeloupe, alicaments et jardins créoles
Une vingtaine de manifestations sont répertoriées pour ces trois jours de découvertes et pédagogies florales en Guadeloupe : l’agrothèque de l’archipel des sciences (Domaine de duclos), la ferme de Vignet à Morne à l’eau, le jardin d’eau de Blonzac à Goyave où plantes aquatiques et eau font très bon ménage, le parc archéologique des roches gravées de Trois-rivières, sont autant d’Éden à sillonner durant ces trois jours.
A Petit-Bourg, à Sainte-Rose, ou encore à Bouillante, les rendez-vous sont nombreux et consultables comme pour les autres départements sur le site dédié à cet événement. Les Hauts de Carrère de Petit Bourg accueille depuis 2009 le jardin médicinal de Chris’vanille qui se fixe « pour objectif d’informer et de sensibiliser les publics aux usages traditionnels des plantes médicinales ». Une conférence sur les « alicaments » pour le corps et l’esprit y sera organisée le samedi 4 juin 2011, alors que le centre de loisirs de Sainte-rose organise le même jour une conférence-débat sur le thème : « Optimiser les capacités nourricières du jardin créole, en présence d’agronomes et de jardiniers ». Outre ces rendez-vous, on peut retenir parmi les circuits celle de l’Habitation Dumoulin qui propose une visite guidée du domaine forestier et la présentation de l’exposition « Se nourrir ou mourir, plantes alimentaires et toxiques de la famille des solanacées. Dégustation de goji, baie du liciet commun ». Dans un milieu qui chaque jour, « se consacre essentiellement à la protection des milieux naturels et à la sensibilisation à l’environnement. On peut découvrir sur place un important métissage de cultures patrimoniales et d’essences forestières indigènes. La zone est classée ZNIEFF depuis l’an 2000 ».
En Martinique : Arboretum au village d’antan, Rimed razie matinik et bien d’autres jardins
En Martinique, ce sont pas moins de 26 manifestations qui mettront en valeur les jardins et les activités liées aux plantes, parmi lesquelles il faut retenir la mise en place de stands d’information sur les thématiques : l’eau au jardin, la biodiversité aux jardins, les auxiliaires et les ravageurs, les bons gestes pour jardiner sans pesticides… au Domaine Château Gaillard des Trois-îlets. Mais c’est surtout la conférence débat programmée dans cette grande pépinière, la plus étendue de la Martinique (elle présente plus de 1000 variétés de plantes fleuries et d’agrumes tropicaux), qui attire l’attention : on y abordera le thème essentiel « des bons gestes, pour jardiner sans pesticides ».
Au François, exposition de calebasses travaillées, cuisine végétalienne feront partie de la visité guidée pour ce lieu hors du commun au sein duquel jardin et nature riment avec luxuriance et simplicité. Le Village d’Antan où se trouve un arborétum : » un jardin naturel où chaque plante, chaque arbre, parfois installé sans y avoir été invité, est considéré avec bienveillance. La mauvaise herbe n’existe pas ici : tout végétal est précieux et contient la promesse de ses vertus thérapeuthiques, condimentaires ou simplement ornementales. Ethiope et son mari assurent, depuis plus de vingt ans, un travail fait de patience et d’humilité, pour installer un jardin sur une couche d’humus peu épaisse posée sur un substrat d’argile et de roche qui souvent affleure. Le jardin paraît de prime abord un peu fou et c’est en abandonnant nos idées d’ordonnance qu’il se révèle dans son extraordinaire richesse botanique. Parcourir ce lieu en compagnie de ses inspirateurs est un moment de proximité magique avec la nature jardinée ici avec tout le respect qui lui est dû ».
La vente de plantes issues de l’agriculture organique sera organisée au jardin botanique du Lamentin, où l’on retrouvera Rimed Razié Matinik produit exclusivement, sans engrais chimique ; les jardins du Morne-Blanc, support d’un chantier d’insertion instruit par la Ville du Diamant ; les fleurs tropicales, la culture vivrière et arboriculture fruitière de la ferme bio de l’hôtel des plaisirs à Saint-Joseph ; l’habitation Roro et son jardin au naturel tenu par Roro l’exploitant agricole avec son épouse Bambou qui est aussi peintre et poète. Où les arbres fruitiers (goyaviers, manguiers, caramboliers, mandariniers, cédras, etc) et les plantes vivrières, médicinales et ornementales se mêlent sans beaucoup de contraintes sur un espace d’environ trois hectares de terres pentues, sont autant de lieux à visiter qui concentrent une programmation axée sur les aspects naturels et fondamentaux et des pratiques que beaucoup aimeraient voir se multiplier dans les jardins nourriciers.
Plantes comestibles de Guyane, chocolat et forêt nourricière
A Régina, Saint-Laurent du Maroni ou à Cayenne, là encore les Rendez-vous aux jardins 2011 sont multiples et originaux, par exemple avec la visite de l’abbati Washiba sur la route de Saint-Jean du Maroni, histoire de découvrir et de déguster les végétaux à usage coutumiers et culinaires et les boissons traditionnelles. Avec l’écomusée municipal d’Approuague-Kaw (EMAK), c’est une autre histoire qui est racontée au palais des visiteurs, lors d’une escale dans l’atelier d’Olivier Dummett, artisan chocolatier à Régina qui, en plus de cette exploration proposée le 4 juin, entraînera le public le dimanche 5 « entre passé et présent : des plantations esclavagistes au chocolat de l’Approuague ». Là aussi, tout au long des trois journées, l’accent est également mis sur les caractéristiques alimentaires et médicinales des plantes. Un programme complet est disponible.
Un peu partout, les jardins offriront leurs secrets et l’on pourra ici et là aller à la rencontre des senteurs tropicales : dans les serres tropicales du Muséum national d’histoire naturelle, à Roquebrune-Cap-Martin dans les Alpes Maritimes, au cœur du « petit jardin de 1000 m2 au bord de la mer, issu d’un des derniers jardins de l’époque, créé en 1924, où plus de 500 variétés de plantes en majorité d’origine tropicale » attendent leur les visiteurs. A Pontoise, dans le Val d’Oise, se trouve un autre jardin tropical qui « abrite un araucaria (ou « désespoir des singes » , arbre sud-américain de la famille des pinacées), trois palmiers, des bananiers et des magnolias ». Autre proposition de promenade : au jardin d’oiseaux tropicaux à La Londe-les-Maures, dans le Var, présenté comme un « conservatoire de yuccas et d’agaves, ancien arboretum d’eucalyptus. Incomparable collection d’oiseaux exotiques et de plantes rares (succulentes et subtropicales). Reproduction d’espèces en voie d’extinction (toucans de la jungle amazonienne, calaos des forêts amazoniennes… »