Sous le titre générique Les chants graffitis, Yane Mareine crée un répertoire issu de sa collecte autour des cultes à mystère, implantés sur les terres noires d’Amérique par les esclaves venus d’Afrique… La synthèse de ses investigations.
Ce spectacle se joue encore régulièrement, ainsi qu’une autre création originale, « moi Sgorlon femme buffle », une pièce conçue sur le mode griotique, fruit d’une résidence artistique de 8 mois en Afrique de l’Ouest, et qui a pour thème : les femmes de l’épopée mandingue, réécrite en phase avec la conception de l’artiste d’un théâtre militant et de recherche.
Sa voix… un nouvel instrument…
Yane Mareine est guadeloupéenne. Elle s’est formée au métier de comédienne aux cours Charles Dullin à Paris. Dès son premier engagement elle refuse les stéréotypes, et se risque à ignorer les rôles trop systématiques de servantes, de sorcières, de « femme d’éboueur métaphysique » et cela dure plusieurs années à la suite desquelles elle décide de renoncer au théâtre… C’est alors qu’elle rencontre une journaliste de la WDR de Cologne qui l’oblige à sa passion : « 27 ans, on n’abandonne pas ! On se bat ! » C’est donc l’Allemagne qui lui offre l’opportunité d’une vraie expérience de tragédienne dans le répertoire classique. Contre toute attente, elle décroche un premier rôle, Hélène de TROYE, à l’Am Turm Theater de Frankfurt, sous la direction du concertiste argentin J. Zulueta et du metteur en scène J. Romano, une expérience qui lui ouvre, pendant plus de 10 années de suite, les portes du théâtre international… L’Allemagne, l’Autriche l’Espagne, le Brésil… la Pologne, où elle fréquente les master-class du maitre Grotowski… Des années de travail qui lui font visiter Goethe, Sénèque, Euripide, en compagnie d’artistes qui secouent quelque peu les usages…. (Jorge Zulueta, Jacobo Romano, Yves Jansen, Astor Piazzolla… À la suite d’une tournée au Brésil, L’artiste s’éloigne un temps de la scène et décide d’entreprendre des recherches autour de ce qu’elle appelle les « outils de résistance des esclaves déportés d’Afrique vers le Nouveau Monde.
Ses nombreux voyages d’investigation l’orientent vers les rythmes, les rites et le langage des esclaves, des Amériques à l’Océan Indien. La voix devient pour Yane un nouvel instrument, qu’elle développe depuis plusieurs années, grâce à une exploration poussée de la voix humaine, en compagnie du Roy Art Théâtre de Londres.
Chants Graffitis, 19 h 30, au New Morning
Avec la voix de Yane Mareine, Christophe Lombard (guitare) et Guem (percussions)
Tarif : 33 euros
New Morning
7 et 9 rue des Petites Ecuries – 75010 Paris