SAVOIR-VIVRE (Pour Etienne Zabulon)
(2e semaine)
On ne bâille pas chez moi
comme ils bâillent chez eux
avec
la main sur la bouche
Je veux bâiller sans tralalas
le corps recroquevillé
dans les parfums qui tourmentent la vie
que je me suis faite
de leur museau de chien d’hiver
de leur soleil qui ne pourrait
pas même
tiédir
l’eau de coco qui faisait glouglou
dans mon ventre au réveil
Laissez-moi bâiller
la main
là
sur le cœur
à l’obsession de tout ce à quoi
j’ai en un jour un seul
tourné le dos
(in : Pigments, p.62, Présence Africaine, 1962)
J’aime beaucoup cette poésie ♥️