Le stop-over de France Ô à Cuba s’étendra sur trois jours durant ce mois de mars 2012 : les 24, 25 et 26. Pour la première soirée, le téléspectateur accostera directement sur le Malecon, célèbre front de mer de La Havane, puis partira en balade à bord d’une vieille voiture américaine. Enfin, l’invitée du magazine sera la romancière et scénariste cubaine installée à Paris, depuis 1995.
Deux documentaires en une soirée
Samedi 24 mars, 20 h 35, la première halte cubaine s’effectuera avec le magazine documentaire Archipels présenté par Elyas Akhoun. Dans cette émission, le film de Magda Wodecka et Grégory Szeps, Le Sofa de La Havane (El Sofa de la Habana), tourné en 2011, fait découvrir l’un des lieux les plus réputés auprès de la population cubaine notamment et qui fait également partie des découvertes touristiques. Mais ici, il s’agit pour les réalisateurs de montrer les Cubains autrement, loin des stéréotypes. Ils choisissent de faire témoigner les habitants du front de mer, de faire découvrir leurs difficultés avec authenticité et ainsi de réaliser leur premier long métrage documentaire. L’autre réalisation est celle de Steve James : embarquement des Almendron, les vieilles voitures américaines. Depuis des décennies, les Cubains parviennent à rallonger la vie de ces véhicules avec un sens de l’inventivité qui reflète leur détermination.
Le Sofa de La Havane : Caruka, Raul, Nelson et Yanuci sont partagés entre collectivisme et individualisme. Cuba change et leur seul repère est le front de mer de La Havane, le Malecon. Là, au sein de cette micro-société, ils recherchent un exutoire. Ce lieu est l’expression de leur malaise et de leur lutte quotidienne pour vivre dignement. Le Sofa de La Havane, muret long de sept kilomètres rassemble tous les Cubains. Le Malecon est l’un des derniers remparts face au tournant que prend leur société.
Almendron mi corazon : Cuba, île magique, île musique, est aussi le plus grand musée roulant du monde. Plus de soixante mille voitures américaines sillonnent quotidiennement les rues de La Havane et les petites routes de campagne. Signe particulier ? Elles sont toutes nées avant 1959 au moment où la révolution a mis fin à toutes les importations venant des États-Unis, et seuls les soins attentifs de leurs propriétaires les maintiennent encore en vie au mépris du temps qui passe. Cette éternelle jeunesse sur quatre roues est plus qu’une prouesse mécanique, c’est un miracle de l’amour, car dans le coeur de chaque cubain, il y a un « almendron »… Almendron : littéralement, un tacot, une vieille voiture, mais en réalité le symbole même de la résistance, de la ténacité et de l’ingéniosité du peuple cubain. Quel pays peut se vanter d’avoir encore sur ses routes les premiers modèles Ford 1925, ou même ces splendides Chrysler, Plymouth, Pontiac ou Chevrolet ? Les usines où elles ont vu le jour ont dû fermer depuis longtemps, mais elles, elles sont comme neuves, et font la fierté de leurs propriétaires. Moyen de transport et moyen de survie pour plusieurs milliers de taxis, l’Almendron est aussi au centre d’un immense marché informel d’échanges et de solidarité. Elle est également la reine de plusieurs « clubs » (prononcer « cloub ») de collectionneurs acharnés, et enfin la vedette indéniable de l’industrie touristique cubaine. La grande histoire d’amour entre les Cubains et leurs belles américaines durera longtemps encore, car les voitures ne peuvent quitter l’île. Elles appartiennent au patrimoine de Cuba, comme des monuments historiques ! Leur lutte pour la survie et la dignité font écho à celle d’un peuple hors du commun. Elles sont l’emblème de Cuba et de son histoire.
Archipels, samedi 24, 20 h 35
Le Sofa de La Havane (El Sofa de la Habana) – Magda Wodecka, Grégory Szeps
Almendron mi corazon – Steve James