Le Prix de court, festival du court métrage aux Antilles-Guyane, est pour les organisateurs une nécessité absolue pour aider à l’éclosion de nos talents, permettre la diffusion de nos histoires, favoriser l’expression de notre culture et œuvrer à la valorisation de notre patrimoine. Quatre prix viennent d’être attribués, dont le plus attendu, le Prix de court.
Dix-sept films étaient en compétition pour cette édition 2012, qui était marquée par une forte participation des réalisateurs martiniquais, avec pas moins de 10 courts métrages en compétition. C’est finalement La France qui se lève tôt, le film d’Hugo Chesnard avec le comédien guyanais Ricky Tribord, qui l’emporte. Un film largement plébiscité depuis sa sortie : Prix du public du festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand de 2012 et Prix du jury du festival cinéma et droits humains en 2011. Une réalisation qui mobilise l’attention en ce qu’il est « un appel à l’éveil des consciences et à la désobéissance civile à travers le processus d’expulsion d’un sans- papier ». Le film de Richard Meril, En bel sol, est lui primé deux fois et récolte les prix du scénario et du public. Outre le stage en écriture accompagnant le prix du scénario, la cote en ligne du public permettra notamment à ce film d’être sur les écrans durant deux semaines aux Antilles et en Guyane.
La France qui se lève tôt et En bel sol récompensés
La France qui se lève tôt est inspiré d’une histoire vraie, celle de Souleymane Bagayog, dont l’histoire est contée dans ce film à travers une comédie musicale sociale d’une vingtaine de minutes qui s’adresse directement au public : « Il s’agit du parcours d’un futur expulsé, de la machine judiciaire qui entraîne les sans-papiers à quitter le pays. Cette histoire est tirée de faits réels survenus durant l’été 2006 à Paris. L’histoire est retracée sous la forme d’une opérette sociale. Souleymane Bagayogo, salarié, contribuable sans- papiers, a été arrêté sur son lieu de travail, puis expulsé vers le Mali. Peu avant, il avait assigné aux prud’hommes son employeur pour faire respecter ses droits ».
En bel sol est un fil d’animation que son jeune réalisateur présente comme « une approche plus contemporaine de notre société antillaise, notamment sa jeunesse. Loin des clichés doudouistes qui collent encore à la plupart des réalisations caribéennes, j’ai voulu le premier vrai dessin animé sur les Antilles ». L’histoire met en images Max et Willy qui « pénètrent sur un site interdit afin de se rendre au bord d’une falaise et y sauter dans l’eau. Ils ne connaissent pas encore le spot. Sur place ils croisent deux jeunes filles. Bien décidés à les séduire, ils déchantent très rapidement lorsqu’ils découvrent la hauteur de la falaise… »
Le palmarès complet
Prix de court : La France qui se lève tôt, de Hugo Chesnard (France)
Prix du meilleur scénario et prix du public : En bel sol, de Richard Meril (Martinique)
Prix spécial école : Maya, de Tresor Livio Bogdann, (lycée Baimbridge en Guadeloupe)
Prix coup de cœur du jury : Lanmou mizikal, de Wilfried Lamart (Martinique)
Prix spécial du jury : Erreur de jeunesse, de Cédric Ross (Guyane)