Robert Berrouët-Oriol n’est pas uniquement le linguiste-terminologue originaire d’Haïti dont on découvre régulièrement les études sur Internet. Il est également l’auteur de Poème du décours, une première fiction poétique parue aux Éditions Triptyque en 2010. La sortie en librairie de Découdre le désastre (suivi de L’île anaphore), depuis le 30 janvier, constitue la seconde et dernière étape de cette fiction.
Rappelons qu’avec Poème du décours, Robert Berrouët-Oriol a reçu le prix de poésie du Livre insulaire 2010 à Ouessant. Une première œuvre qui « interpelle la figure emblématique d’Angélique, négresse esclave et rebelle qui, en 1734, fut accusée d’avoir incendié Montréal et pendue au terme du plus important procès tenu sous le régime français en Nouvelle-France ».
Découdre le désastre suivi de L’île anaphore, de Robert Berrouët-Oriol
et voici que bateleur des sens je te recouds rituelle grammaire sous les plages secrètes de ma langue et me profile neuve cuvée d’incises à ta semblance voyelles nues la gorge tatouée de syllabes crépues et par tracées de luettes je reprends ma lente marche pèlerine guettant Nordé aux écoutilles du Temps toi buvant l’absinthe des heures fastes au beffroi appendu tu te dérobes à l’insu du contrevent
Dans un langage exigeant, finement maîtrisé, rythmé et d’une grande rigueur lexicale, cette nouvelle œuvre de fiction poétique clôt le diptyque inauguré avec Poème du décours.
Découdre le désastre suivi de L’île anaphore
Éditions Triptyque – Poésie
77 pages
Poème du décours
Éditions Triptyque
93 pages