Pour le printemps 2013 des éditions Vents d’ailleurs, les nouvelles parutions ne manqueront pas. Au programme des sorties, les ouvrages d’auteurs de la Caraïbe. À la rubrique roman, Bonel Auguste, Jean-Claude Fignolé et Guy Régis Jr fourniront de quoi attiser votre désir de lecture. Côté poésie, c’est Jymmi Anjoure-Apourou qui vous conviera en Phénoménodécoupologie.
Avec Phénoménodécoupologie, Jymmi Anjoure-Apourou propose un ouvrage de poésie graphique. Un genre mixte dans lequel il s’agit d’aller plus loin que la lecture des mots pour, entre autres, en percevoir les effets visuels. Jymmi Anjoure-Apourou, déjà auteur de 40 moments de la crucifixion d’un homme (édition Vents D’ailleurs, 2012), est aussi expérimenté en arts plastiques où « il poursuit à travers ses multiples peintures l’obsession du visage et du corps humain ». Poésie et peinture, de quoi initier la réalisation de ce nouvel ouvrage qui trouve aussi sa source dans l’utilisation moderne des unes des journaux.
Les parutions des romans de Jean-Claude Fignolé, Bonel Auguste et Guy Régis Jr sont prévues entre le 21 mars et le 23 mai 2013. Ce sont trois auteurs originaires d’Haïti et trois voyages bien différents. Jean-Claude Fignolé a signé avec Aube tranquille (première parution en 1990) le deuxième ouvrage de la trilogie après Les Possédés de la pleine lune (réédité en octobre 2012 chez Vents d’ailleurs). Quant au troisième, il paraîtra à l’automne 2013 et viendra compléter « l’œuvre majeure d’un des grands auteurs et intellectuels du monde francophone ». Les écrits de Jean-Claude Fignolé, également journaliste et critique littéraire et co-créateur du mouvement littéraire du spiralisme, avaient marqué la critique, certains considérant ses premiers romans comme « fondateurs de la littérature contemporaine haïtienne ». Dans Aube tranquille, une jeune religieuse découvre la malédiction qui pèse sur ses ancêtres propriétaire d’esclaves. À travers les portraits de planteurs, d’esclaves ou de leurs bourreaux, on remonte dans le temps…
En mars 2013 paraîtra le roman de Bonel Auguste, Un cri Lola, puis en mai, Ida, celui de Guy Régis Jr, deux livres où est convoqué le thème de l’amour, mais évidemment dans deux évocations très différentes du sujet. Dans le premier, « la musique converse avec l’amour », et, dans le second, de Guy Régis Jr « grande voix du théâtre caribéen », on écoute un homme raconté son amour pour Ida qui ici personnifie la désespérance d’un pays auparavant si envoûtant.
Phénoménodécoupologie, poésie graphique, de Jymmi Anjoure-Apourou
La vie avec des ciseaux ou comment s’exercer à philosopher.
Poèmes, aphorismes, jeux de mots et d’esprit : Jymmi découpe et détourne les Unes des journaux qui construisent notre vision du monde, pour philosopher très sérieusement sur le caractère dérisoire des faits quotidiens. Souriez, vous êtes découpés !
Phénoménodécoupologie, Jymmi Anjoure-Apourou
96 pages, 19 euros
Aube tranquille, de Jean-Claude Fignolé
Dans l’avion pour Port-au-Prince, sœur Thérèse reçoit une cassette renfermant les secrets liés à son obscure histoire familiale, celle d’aristocrates suisses devenus riches planteurs à Saint-Domingue. Elle découvre un passé tourmenté par les révoltes d’esclaves, les infidélités, le crime et la malédiction. Le roman de Jean-Claude Fignolé nous entraîne le long d’une spirale où se suivent les récits, les époques et les mondes.
Aube tranquille, Jean-Claude Fignolé
224 pages, 18 euros
Un cri Lola, de Bonel Auguste
Les variations du cœur ou quand la musique converse avec l’amour.
Un homme regarde vivre sa belle Lola, composant le cantique muet de son désir. Les sens caressés par chacun de ses mouvements, de ses gestes, de ses paroles, il enveloppe Lola de sa musique intérieure. Un cri Lola est un roman tout en méditation et en vibration, où l’écriture, ample et souple, glisse du jazz à la fugue, du parler au chant, de l’étonnement à la rage. C’est un roman d’amour, pour une femme, pour une ville, pour une mémoire, dans les ambiances troubles d’une île qui ne cesse de sourdre ses cris.
Un cri Lola, Bonel Auguste
64 pages, 9 euros
Ida, de Guy Régis Jr
Un homme raconte son amour pour Ida, incarnant tour à tour son pays, sa ville, sa misère : son Haïti désenchanté qui fut autrefois une île enchanteresse. Ida, c’est un nom de femme ou bien les trois dernières lettres du mot sida. Ida, c’est le symbole d’une miette de vie remportée sur la nuit, d’une petite fleur qui pourrait bien pousser dans les décombres.
Ida, Guy Régis Jr
64 pages, 9 euros