Après le théâtre de Bligny la semaine dernière, c’est au tour du théâtre Jean Vilar de Vitry-sur-Seine d’accueillir Jacques Martial et la parole d’Aimé Césaire à travers son œuvre poétique Cahier d’un retour au pays natal, le 20 février 2013.
Mise en scène et interprétée par Jacques Martial, la pièce scénographiée par Pierre Attrait revient devant le public pour célébrer le 100e anniversaire de la naissance de Césaire. Déjà largement plébiscitée depuis 2008 sur diverses scènes à travers le monde, cette pièce reprend l’œuvre majeure du poète martiniquais, la première qu’il a publiée.
Sur scène, Jacques Martial, qui n’a pas seulement occupé le petit écran avec une série policière, mais qui a une importante carrière dans le théâtre. Au fil des années et des projets, il notamment travaillé avec Irina Brooks et José Pliya. Depuis plusieurs années, il préside l’établissement public du parc de la Villette et, avec Cahier d’un retour au pays natal, il retrouve le public qui peut à travers la parole le porter mesurer le caractère contemporain de l’œuvre de Césaire.
2013 : 100e anniversaire de la naissance d’Aimé Césaire à la Martinique. À 26 ans, il publie Cahier d’un retour au pays natal, premier poème d’une œuvre qui allait faire de lui l’un des plus grands poètes de langue française du XXe siècle. Un texte fondateur qui allait symboliser la fierté et la dignité retrouvée des peuples noirs à travers le monde.
Voyage dans le temps et l’espace, le spectacle met en scène un noir, un homme, en fracture de lui-même, exilé dans la solitude de son être, aux portes du hurlement irréversible, qui effectue la traversée du retour à son pays natal, c’est-à-dire à son humanité. La langue d’Aimé Césaire demande à être dite autant qu’à être entendue. Une poésie vivante, riche, luxuriante et tout à la fois précise, tranchante, même quand elle joue à nous surprendre par l’inventivité de sa musique. Car ici, l’inventeur est clairement un génie. Cahier d’un retour au pays natal est marqué du sceau de son impatience de jeune homme, de sa révolte devant les coltis infranchissables du préjugé et de la sottise, devant la violence que subissent à cette époque tous les peuples dominés, un homme-juif, un homme-cafre, un homme-hindou-de-Calcutta, un homme-de-Harlem-qui- ne-vote-pas et dont il dénonce l’asservissement.