Elvire Maurouard signe avec Des femmes dans l’émancipation des peuples noirs – De Saint-Domingue au Dahomey le dernier titre en date d’une bibliographie qui se propose d’explorer l’histoire de son pays natal, Haïti. Le livre paraît aux éditions du Cygne et s’inscrit dans une logique de travail qui « se situe à l’interface de la création poétique et littéraire et d’une pensée ethnologique et historique ».
Dans ce nouveau livre et à quelques jours de la journée internationale de la femme, Elvire Maurouard, née en Haïti en 1971, met en lumière, notamment, une part du passé des Caraïbes écrit par des femmes. La romancière et auteure de théâtre, à qui l’on doit des ouvrages comme Aimé Césaire et Haïti, Conversation entre Toussaint Louverture et Lamartine, Le Testament de l’Île de la Tortue,Victor Hugo et l’Amérique nègre, etc., sonde le passé pour permettre aux lecteurs une nouvelle appréhension du rôle et de la place des femmes dans l’Histoire et les mouvements qui ont conduit la libération des peuples noirs. Elvire Maurouard, pour qui « c’est par la culture qu’on devient citoyen… sillonne le monde pour questionner la notion de ‘culture’ qui porte plus que jamais l’empreinte de tous les peuples », s’est aujourd’hui arrêtée en Guinée où elle exerce la fonction de recteur à l’Université de Soundiata.
Des femmes dans l’émancipation des peuples noirs
Si les noms des héros de la guerre de l’indépendance haïtienne sont connus de tous, on ne peut en dire autant des combattantes haïtiennes. De Victoria Mantou, femme soldat qui fut à la tête d’une cinquantaine d’esclaves, à Sanite Belair, aide de camp et lieutenant de Toussaint Louverture, l’apport de ces guerrières fut exceptionnel dans la lutte qui allait donner le jour à la première nation nègre.
Agaja est le monarque du Dahomey qui le premier a utilisé des femmes dans son armée pour conquérir Chavi au début du XVIIIe siècle. À Guézo, son arrière petit-fils, la monarchie doit l’existence d’un corps régulier de femmes guerrières. Avant la guerre contre l’armée française sous le règne du roi Béhanzin, ces Amazones furent d’abord victorieuses et les peuples voisins étaient étonnés et humiliés de se voir battus ainsi par des femmes.
Dans cet ouvrage, Elvire Maurouard entend restituer à ses femmes, la place qui leur revient dans le panthéon des héroïnes universelles.
Des femmes dans l’émancipation des peuples noirs – De Saint-Domingue au Dahomey
de Elvire Maurouard
Éditions du Cygne, dans la collection Memoriae
88 pages, 12 euros