Depuis 2012, la Maëlle Galerie, qui se destine à faire découvrir les nouvelles pratiques artistiques contemporaines, a vu le jour à Paris.
Outre la mise en place d’une stratégie d’accompagnement des artistes qu’elle choisit de représenter, la structure fondée et dirigée par Olivia Breleur porte une attention particulière à la création artistique caribéenne dans ses multiples identités. Dans un rôle efficient, elle soutient et représente sur la place parisienne ces artistes contemporains, comme le montre sa prochaine participation à Ddessin 13.
Un rôle innovant auprès des artistes de la Caraïbe
Bien plus que de « promouvoir et accompagner des artistes émergents et confirmés sur le plan national et international », Olivia Breleur, à la tête de sa galerie, ambitionne de diversifier sa contribution à la promotion des artistes contemporains, notamment en intervenant dans la vente d’œuvres et dans le conseil auprès des collectionneurs et entreprises. La galerie propose même aux particuliers d’ouvrir leur porte à un artiste de Street Art qui, à la demande, conçoit une œuvre « unique et originale« .
En plus d’une activité hétérogène, le souhait d’Olivia Breleur reste de tenir un rôle innovant auprès des artistes de la Caraïbe, un univers auquel elle s’est très tôt intéressée. Une curiosité spontanée qu’elle complète par une formation et un master en marché de l’art à l’école d’arts et de culture de Paris. Un parcours concrétisé par l’ouverture de sa galerie. Cette structure reste en veille active face à la scène artistique qui s’apparente à un inépuisable réservoir de talents et dont elle n’ignore pas l’ampleur, notamment en ce qui concerne « les artistes contemporains caribéens qui ouvrent et bouleversent tous les champs des possibles », objets des attentions de la galerie. Illustration de cette motivation, le rapprochement entrepris avec le Campus Caribéen des Arts de Martinique avec lequel un accord est envisagé : « la convention avec le Campus est en cours, mais rien n’a encore été signé. Ce qui ne n’empêche pas la Maëlle Galerie de représenter d’anciens étudiants à l’instar de Ronald Cyrille, diplômé récemment. Il y bien évidemment d’autres collaborations à mettre en place, mais il est encore trop tôt pour en parler », explique Olivia Breleur. L’instauration de ce partenariat devrait conduire la galerie « à sélectionner un étudiant diplômé pour l’exposer au sein de la Maëlle Galerie. Cette première exposition sera l’occasion pour ce jeune artiste de se professionnaliser et de se confronter à la réalité du marché parisien, un exercice de style extrêmement formateur ».
Cependant, ce rôle d’intermédiaire, entre le marché de l’art parisien et les artistes, ne constitue pas une finalité en soi d’après la jeune directrice de la galerie. En effet, à la question de savoir avec quels autres pays de la région Caraïbe elle souhaiterait travailler, elle tient à mettre en évidence la multiplicité de ses intentions : « soutenir très fortement la création des artistes issus de la Caraïbe qu’ils soient jeunes ou émergents. Néanmoins, l’appartenance à cette région du monde n’est pas un critère en soi. Je ne peux donc pas vous dire quels sont les îles ou les pays avec lesquels je souhaiterais collaborer. C’est une question d’œuvres, de pertinence, plutôt qu’une question d’origine uniquement ».
À ce positionnement caractéristique s’ajoute une approche novatrice du marché de l’art et du milieu des collectionneurs, qui prend en compte le changement des attitudes liées aux nouvelles technologies. Ce qui n’empêche pas de proposer aux intéressés un face à face tout ce qu’il y a de plus réel. Le showroom implanté dans le 15e arrondissement « offre aux collectionneurs la possibilité d’acheter des œuvres d’art en ligne. Notre intérêt, c’est de profiter de la mutation du comportement des acheteurs pour créer chez eux une véritable émulation. Néanmoins, les portes d’un showroom dans le 15e arrondissement de Paris sont ouvertes à tous ceux qui souhaitent « rencontrer » ses œuvres. Le showroom de la Maëlle Galerie provoque un choc esthétique et temporel en plein cœur du Village Suisse estampillé « antiquité ». Il apporte une alternative qui provoque la surprise et bouleverse les habitudes. Avec ses cloisons de verre, ce showroom offre au « regardeur » un jeu de va-et-vient entre intérieur et extérieur pour mieux voir ou entrevoir ses œuvres. À taille humaine et iconoclaste, cet espace provoque un dialogue et offre un échange de qualité à tous les visiteurs ».
En octobre 2012, c’est l’exposition de Shuck One, Trash color qui a étrenné l’ouverture de la galerie. Le solo show de l’artiste guadeloupéen, qui anime aujourd’hui le monde de l’art contemporain sur toile après être passé par celui du graff, a précédé dans l’agenda de la galerie l’exposition d’Ernest Breleur, « Le vivant : de questions en questions ». En définitive, la galerie entend bien remplir un rôle dans l’animation et la diffusion de l’art contemporain et sa diversité novatrice.
Maëlle Galerie
Village Suisse
78 avenue de Suffren – 75015 Paris
Jours et horaires d’ouverture :
Du mercredi au dimanche, de 11 h à 19 h