Le 10 mai 2013, Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions, sera entre autres marquée par une programmation spéciale de France Ô. Outre la retransmission en direct de la cérémonie qui se déroulera dans les jardins du Luxembourg, la chaîne proposera le dernier des cinq films documentaires sur la Contre-Histoire de la France outre-mer. Une première diffusion du film de Dorothée Lachaud et Xavier-Marie Bonnot qui prolongée par un débat autour du thème : l’abolition de l’esclavage raconté aux enfants. D’autres programmes liés à l’histoire de l’esclavage seront diffusés tout au long de la semaine.
Avant la journée du 10 mai, la grille de programme de France Ô de cette semaine renverra à plusieurs reprises à l’histoire de la traite négrière avec par exemple Amistad et Lincoln, un homme libre, proposés ce lundi 6 mai, respectivement à 20 h 45 puis à 23 h 15. Un calendrier de diffusions auquel il faut rajouter le film Toussaint Louverture, de Philippe Niang, à voir ou à revoir dans la nuit de vendredi à samedi.
Le 10 mai, le premier rendez-vous est fixé par la cérémonie officielle de la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions du jardin du Luxembourg. Une septième commémoration présidée par François Hollande et pour laquelle sera inaugurée l’exposition conçue par Luc Saint-Eloy, « Les échos de la mémoire ».
Film et débat autour de l’abolition
La Contre-histoire de la France outre-mer se poursuit sur France Télévisions avec le dernier des films de la série qui offre « une lecture totalement novatrice » du passé avec cette fois un focus sur l’économie et l’esclavage dans « Pour un morceau de sucre ». Dans cet épisode, des historiens, des personnalités engagées du secteur social comme le syndicaliste Élie Domota, des descendants d’esclaves et de colons éclairent de leurs témoignages cette part de l’histoire de France et de la colonisation. Une histoire qui à la fois est à ne pas oublier, est peu connue et dont les contrecoups se ressentent encore aujourd’hui. Les images et les réflexions de ce dernier film de la collection viennent mettre en évidence ces éléments. « Pour un morceau de sucre » continue à décoder le mécanisme de la colonisation et à retracer la Contre-Histoire de la France outre-mer.
Pour un morceau de sucre, le 10 mai 2013, 20 h 45
Il fut un temps où le sucre était une denrée rare et précieuse, à l’instar du café et des épices. L’histoire de cette friandise qui a bouleversé le sort de millions d’êtres humains est indissociable de celle de la France d’outre-mer d’hier et d’aujourd’hui. Pour le comprendre, il faut, selon Gérard Le Bouëdec, historien à l’université de Rennes « remonter à la fin du XVe siècle, à l’époque où les pionniers portugais et espagnols se lancent dans l’expansion outre-mer et se partagent le monde en deux lors du traité de Tordesillas en 1494« . Français, Hollandais, Anglais sont alors superbement ignorés. Cette situation va perdurer pendant au moins un siècle, jusqu’à ce que ces derniers décident de s’attaquer aux deux superpuissances, avec une arme nouvelle. En 1600, la Couronne britannique crée l’East India Company, la première compagnie européenne de commerce à monopole. Les Hollandais suivent le mouvement deux ans plus tard. En France, il faut encore attendre quelques années pour voir naître, sous l’impulsion du cardinal Richelieu, la Compagnie des îles d’Amérique. Le 15 septembre 1635, Pierre Belain d’Esnambuc débarque à la Martinique et en prend possession au nom du roi Louis XIII. Sur l’île, ni or ni épices et encore moins de sucre, mais les colons entendent bien tirer profit du territoire. Ils s’emparent progressivement des terres des Indiens caraïbes pour planter du tabac et du café. La colonie se développe, mais les conditions de vie sont rudes et les bras manquent, d’autant que les Amérindiens, navigateurs et pêcheurs émérites, rechignent à se tourner vers l’agriculture. En 1664, Louis XIV et son ministre Jean-Baptiste Colbert, conscients que le sucre est en Europe synonyme de richesse et de puissance, et que les Antilles en produisent en quantité, décident de fonder la Compagnie des Indes orientales – une société qui possède le monopole exclusif du commerce maritime aussi bien vers les Amériques que vers l’Asie. Parallèlement, la marine française se développe. Sur les océans, des escales s’imposent ; on prend possession par exemple de l’île Bourbon, l’actuelle île de La Réunion. À la fin du XVIIe siècle, le sucre devient un enjeu considérable entre les pays européens. Pour faire face à la demande toujours croissante, on va mettre en place le système des plantations esclavagistes. Conséquence de la course au profit : la traite négrière… (Source : France Ô).
L’abolition de l’esclavage raconté aux enfants
Après la diffusion du dernier film, France Ô réunit des élèves autour du thème de l’abolition de l’esclavage pour un débat à l’Unesco, présenté par Nadia Lacroix et Ahmed El Keiy. L’organisation internationale, qui a récemment annoncé le lancement du livre La traite négrière transatlantique et l’esclavage : Nouvelles orientations pour enseigner et apprendre, met justement en avant la nécessité de sensibiliser et d’éduquer les plus jeunes sur ces questions et ce passé, comme l’a expliqué la directrice générale de l’Unesco : « l’histoire de la traite des esclaves et de son abolition a façonné le monde dans lequel nous vivons. Nous sommes tous les héritiers de ce passé qui a redessiné la carte du monde et transformé ses lois et ses cultures ». Pour le débat du 10 mai, le ministre Victorin Lurel et d’autres invités engageront le dialogue avec les lycéens sur les abolitions de l’esclavage et à propos de « la construction de la mémoire collective et les outils de la transmission« .
La soirée se conclura par la rediffusion, plus tard dans la soirée de « La Loi du plus fort », le deuxième film de la collection qui montre la société des « îles d’esclavage », toujours à travers la vision d’intervenants concernés et engagés, parmi lesquels Serge Letchimy, le poète et enseignant Roger Toumson, l’écrivain et sociologue André Lucrèce ou encore Alexandre Alaric, auteur aux éditions l’Harmattan de Pour une anthropologie logique du discours postcolonial – Du point de vue de la littérature antillaise. Mais avant cette soirée spéciale, la chaîne multipliera les évocations historiques en rapport avec l’histoire de l’esclavage et de l’abolition, notamment à travers deux personnages emblématiques : Toussaint Louverture et Abraham Lincoln, puis à travers le « plaidoyer pour les droits de l’homme » que souhaite exposer Steven Spielberg dans Amistad.
Spéciale abolition de l’esclavage sur France Ô
Amistad (Steven Spielberg), dans Cine mix : lundi 6 mai à 20 h 45
Lincoln, un homme libre (Carole Bienaimé-Besse) : lundi 6 mai à 23 h 15
Pour un morceau de sucre (Dorothée Lachaud et Xavier-Marie Bonnot) : vendredi 10 mai 2013, à 20 h 45
La Loi du plus fort (Dorothée Lachaud et Xavier-Marie Bonnot) : lundi 6 mai, 03 h 50 et vendredi 10 mai