« Le jardin et ses créateurs », est le thème sous lequel se déroulera le 11e rendez-vous de ces journées, du 31 mai au 2 juin qui fêtent ceux qui font vivre et prospérer les espaces verts. Plusieurs événements sont prévus en Guadeloupe, avec par exemple au Gosier la projection du film de Sylviane Dampierre Le pays à l’envers ou la visite de la sylvathèque de Gourbeyre.
Outre l’opportunité de pénétrer dans le parc de Beauvallon, de participer à un jeu de piste à la sylvathèque de Gourbeyre ou encore de suivre le circuit des épices du jardin de Cantamerle, cette manifestation sera l’occasion de parler de tous ceux qui règnent côté jardin, du concepteur au jardinier en passant par les artistes et écrivains, pour marquer le quatrième centenaire d’André Le Nôtre. En Guadeloupe, plus d’une cinquantaine d’événements se tiendront durant les trois jours.
Dans les Antilles et en Guyane sont effectivement valorisées les notions traditionnelles du jardin élément du patrimoine et partie de territoire à protéger. La manifestation vise à favoriser « la connaissance, la protection, la conservation, l’entretien, la restauration et la création de jardins. La transmission des savoirs est également au centre des intérêts de l’opération nationale ».
En Guadeloupe, plusieurs villes proposent des rendez-vous, comme Basse-Terre « ville d’art et d’histoire » qui par exemple proposera une promenade dans le jardin de l’Évêché. Ces journées comportent un caractère résolument éducatif en plus de l’aspect culturel puisqu’elles ouvrent les portails des habitations historiques et mêmes des jardins privés soigneusement entretenus par des propriétaires désireux de valoriser les richesses naturelles et de faire connaître un capital végétal parfois unique. Ainsi, le vendredi 31 mai, la sylvathèque de Gourbeyre offrira aux plus jeunes de découvrir de façon ludique et originale un « jardin d’un hectare [qui] abrite des essences végétales ornementales et forestières, mais aussi un jardin créole récemment aménagé ». Comme l’arboretum de Montebello où, organisés en équipes, les élèves évolueront sur un domaine qui « réunit une des plus importantes collections d’orchidées de la Caraïbe, ainsi que de nombreux spécimens de végétaux rares ou encore inconnus sur l’île ».
Autre jardin, autre style avec, à Goyave, un « jardin d’agrément [qui] met en valeur l’eau sous toutes ses formes ». Et le programme des trois journées est jalonné de propositions à aller et venir à travers les nombreux espaces dédiés aux plantes que comptent la Guadeloupe. L’Archipel des sciences et son agrothèque, outil de découverte scientifique, de Petit-Bourg ; le jardin amérindien et de plantes médicinales dans la ville du Moule ; les techniques de culture bio du du jardin « extrabiodinaire » de l’association Nature Kulture 97.1 ; le Parc archéologique des Roches gravées et ses espèces comme le cacao, le calebassier, le roucou, le manioc ; le jardin créole du Domaine de Séverin ; les allées de l’ancienne propriété de Coluche aménagée en jardin botanique par Michel Gaillard ou encore l’écomusée de l’habitation Murat où se rejoindront les anciens de Marie-Galante et des élèves de CM1.
Samedi 1er juin, le rendez-vous se prolonge sur grand écran avec la projection du film de Sylvaine Dampierre, Le pays à l’envers, à la médiathèque Raoul Georges Nicolo. « Un voyage personnel en mémoire esclave au cœur de la Guadeloupe », sorti en 2008 et dans lequel on retrouve notamment la chorégraphe et danseuse Léna Blou. Dans ce film, la documentariste guadeloupéenne évoque notamment le jardin créole qui désormais prend la forme d’expression d’art vivant. Il est aussi question de remonter l’histoire : « De retour dans l’île que son père a quittée 50 ans plus tôt, la cinéaste remonte le cours du temps pour retracer l’histoire de son nom. Au fil de ce voyage initiatique sur les terres d’enfance de son père, son enquête nous transporte jusqu’à l’époque de l’esclavage. Aux archives, dans les jardins créoles ou les ruines des usines à sucre, se croisent les chemins d’une mémoire vivante, se dessine la vision d’un pays où les récits, les corps, les musiques, parlent avec force d’une histoire qui résonne encore. Au détour de la Guadeloupe d’aujourd’hui, le film tend un miroir à la France dite métropolitaine : il part à la recherche de l’envers du pays ».
Les rencontres des jardins, des créateurs et du public en Guadeloupe sont au rendez-vous dès le vendredi 31 avec comme partout ailleurs priorités faites aux scolaires pour le premier jour.