Après la Martinique et la Guadeloupe, c’est la Guyane qui vivra les cérémonies et événements marquant la commémoration de l’esclavage. À Saint-Laurent du Maroni, la journée du 10 juin sera précédée de plusieurs manifestations mais d’autres villes comme Cayenne célébreront également l’abolition de l’esclavage.
Saint-Laurent du Maroni vit, comme désormais chaque année, son Mois de l’abolition qui s’achèvera le 10 juin 2013, après toute une série de rendez-vous culturels mis en place, entre autres, pour combattre l’oubli et garder un œil ouvert sur cette part du passé guyanais. Pour la ville organisatrice, il s’agit à travers ce mois fertile en projections, conférences et expositions de permettre « aux différentes communautés et associations de la ville de célébrer leur devoir de mémoire, de se réapproprier un pan très important de leur histoire ».
La route des abolitions, lundi 10 juin à 19 h
Cette 7e édition d’une manifestation unique dans le département, plus exactement formulée « Mois de la commémoration de la seconde abolition de l’esclavage en Guyane », a une fois de plus permis à plusieurs associations et personnalités protagonistes de la vie culturelle de Saint-Laurent de s’impliquer dans ce mois du souvenir. Le programme de ces derniers jours présente notamment une conférence animée par Tom Dinguiou. Enseignant en langues et culture des Bushikondé sama, Tom Dinguiou est aussi un auteur dont la bibliographie compte un ouvrage paru sous le titre Méthode de lecture Busikonde aluku-ndyuka-pamaka. Jeudi 6 juin à 18 h 30 à l’annexe mairie, il apportera les éléments permettant de comprendre Qui sont les Bushikondé sama ? C’est sur grand écran que se refermeront ces 30 jours de manifestation, avec à l’affiche de la dernière séance du ciné au quartier, La route des abolitions, film documentaire du réalisateur Alain Maline, avec Jean-Michel Martial, Luc Saint-Éloy et Keen de Kermadec. Le réalisateur sera d’ailleurs présent pour l’occasion dans le cadre d’une rencontre débat.
Le film
Deux cyclistes, un homme et une femme d’origine créole, des passionnés de randonnées cyclistes et d’histoire, font leur tour de France 2011, suivant le parcours de La Route des Abolitions, chemin des abolitions de l’esclavage et des droits de l’homme. Cette route raconte chronologiquement, en cinq étapes, le demi-siècle de lutte contre l’esclavage mené par de simples Français qui firent cesser ce crime contre l’humanité (1788/1848)…
De Champagney à Embermesnil, puis Fessenheim, le Fort de Joux et les trois communes où a vécu Anne Marie Javouhey.
Au même moment à Mana, un groupe de Guyanais descendants d’esclaves se préparent à quitter la Guyane. Où vont-ils ? Ils partent en Bourgogne où une forêt d’arbre de la liberté sera plantée. Au cours de leurs pérégrinations, les deux cyclistes, en randonneurs avertis découvrent les cols de l’histoire, les courses contre la montre de la république et les échappées des combattants du droit. Ils suivent le combat des héros de la liberté.
À Cayenne, les associations se mobilisent pour la commémoration
La commémoration de l’abolition de l’esclavage prend, à Cayenne également, de multiples aspects avec notamment une belle mobilisation des associations dans la journée du dimanche 9 juin 2013. Place des Chaînes Brisées, celles-ci proposeront : prestation théâtrale, chants, danses traditionnelles ou encore déclamation de poèmes.
Le 10 juin 2013, journée historique de l’abolition de l’esclavage en Guyane, devrait être marquée par deux conférences animées par Armide Euzet et Eugène Épailly, deux membres de la société civile guyanaise. Lundi 10 juin 2013, 11 h, à l’Hôtel de ville de Cayenne, la conférence sur l »éducation et la liberté ouvrira une journée qui se terminera par l’intervention d’ Eugène Épailly, à 19 h 30, sur le thème de L’habitation sucrière de Beauregard 1776-1848. Un site symbole dans l’histoire de l’esclavage en Guyane.