Le 19e festival régional et international du cinéma guadeloupéen ouvrira ses portes le mercredi 23 janvier en présence du président de cette année, Omar de la Cruz (directeur du Festival de Cine Global Dominicano) et de Tanya Saint-Val, marraine de l’événement. « Cinéma et jazz de Louisiane » est le thème de cette nouvelle édition.
35 films seront en compétition et plus d’une dizaine de prix seront décernés lors de cette 19e édition. Désormais, chaque année, ce festival retient l’attention et offre un regard appuyé sur la production cinématographique de la Caraïbe. Événement qui vise également à mobiliser l’attention des plus jeunes, le FEMI fêtera bientôt ses 20 ans et a ajouté depuis 3 années une nouvelle page à son histoire. Progressivement, l’événement prend de l’ampleur et, pour les organisateurs, « les objectifs fixés à la création de ce festival jusqu’à aujourd’hui ont en grande partie été réalisés, à savoir : faire découvrir au public guadeloupéen un cinéma d’auteur de qualité, un cinéma d’art et d’essai, dans une dynamique de festival durant dix jours, contribuer à l’éducation à l’image des collégiens et des lycéens, et participer à l’émergence d’un cinéma antillais ».
Quant à la mise en avant de la Louisiane, il s’agit donc d’un choix logique pour les organisateurs, « guidés par les traits communs qui existent entre l’Etat de la Louisiane et la région Guadeloupe, à savoir : leur histoire liée à la France, la langue française, certains héritages culturels (gastronomie, carnaval et musique). Il nous a paru évident d’offrir à la Louisiane d’être présente à travers sa création cinématographique et la musique jazz de sa ville mythique : la Nouvelle-Orléans. »
Le festival s’achèvera le 1er février 2013 et une fois de plus le programme est très fourni, avec de nombreux films à découvrir ou à revoir. Dès le jeudi 24 janvier 2013, deux films de la sélection officielle seront projetés et notamment le documentaire Mimi Barthelemy : la voix de la conteuse. Une réalisation dans laquelle « Mimi Barthélémy se penche sur l’histoire de son ancêtre, esclave à Saint-Domingue, et tisse avec le guitariste Amos Coulanges une œuvre de mémoire autour du code noir et de l’esclavage ». Ce film concourt dans la catégorie documentaires avec des films comme Gros sur mon cœur de Chloé Glotin ou Frantz Fanon, un héritage sans frontière, de Jérôme-Cecil Auffret.
Outre les nombreux films en compétition, qui mettent en concurrence des réalisations de cinéastes de Guadeloupe, de France, du Cameroun, du Canada ou encore de Colombie, d’autres événements se tiendront dans le cadre de ce festival. Citons notamment une exposition d’affiches et une table ronde ayant pour thème « l’impact des festivals sur l’émergence de jeunes talents ». Le FEMI c’est aussi le FEMI jeunesse qui informe les jeunes sur l’actualité et le monde du cinéma avec pour finalité de « découvrir le cinéma autrement ». Ce sont aussi des ateliers, des projections spécifiques et, toujours dans l’idée d’un festival ouvert au plus grand nombre, un festival off concernent un grand nombre de municipalités guadeloupéennes qui prennent part à l’événement à travers des projections de films, des rencontres et des débats. Un déploiement qui s’inscrit bien dans la dynamique voulue par les organisateurs du festival qui tiennent à s’engager dans ce « concept de régionalisation du festival, qui doit couvrir tout le territoire pour en faire une vraie fête, un vrai événement culturel ». Enfin, le festival étend son périmètre jusque dans les prisons avec le FEMI dans les murs, permettant ainsi à des personnes issues du monde carcéral de décerner le prix du meilleur court métrage du FEMI dans les murs, en faisant leur choix dans une sélection de films projetée dans l’enceinte de leur prison.
Cette 19e édition proposera dans plusieurs villes et à travers plusieurs films une déclinaison de l’image de la Louisiane dans le cinéma et le jazz (Mississipi blues, la route du blues, Marron, la piste créole en Amérique), un « focus sur les films de la Louisiane d’aujourd’hui ainsi que vus de Holywood« . Le festival invitera également le public à porter un « regard sur le cinéma de la grande Caraïbe et sur le cinéma du sud ». Le FEMI, c’est aussi depuis 2010 le marché international du film et de la télévision caribéens qui réunit l’ensemble des professionnels du cinéma et différentes régions et pays invités comme la Barbade, la République Dominicaine, la Belgique, Cuba, la France, la Martinique, la Guyane, etc.
Une foire du cinématographe et une soirée ciné-concert avec le Donald Harrison Quintet de la Nouvelle-Orléans parachèveront une programmation touffue. 10 jours de festival, 10 jours durant lequel le cinéma est à la fête, 10 jours où le cinéma international s’invite en Guadeloupe avant l’anniversaire des 20 ans de l’événement en 2014. En attendant, vous pouvez composer votre programme et vous offrir un voyage tout en images dans plusieurs villes de Guadeloupe à travers une centaine de projections. Bon festival !