La 5e édition du Cinamazonia, festival du cinéma qui se déroule en Guyane, lèvera le rideau sur un beau programme le jeudi 17 novembre. Parrainé par le réalisateur éthiopien Haïlé Gérima, il se déroulera jusqu’au 22 novembre et jouera même les prolongations sur le Maroni du 24 au 30 novembre avec La Pirogue de Cinamazonia qui « descendra le fleuve Maroni de Antecume Pata à Apatou pour une programmation en matinée pour les scolaires et en soirée pour un large public ».
La « représentativité des originaires de l’outre-mer dans le cinéma et l’audiovisuel français » sera le fil conducteur de cette nouvelle édition. Elle réunira une sélection de long et courts métrages de fiction et de documentaires qui mettront en avant la production des Antilles et de la Guyane ainsi qu’une programmation de films internationaux. Parmi les nombreux films retenus dans la programmation des longs métrages, Adan on bivèt bòkaz, version doublée du film de Charles Nemes Au bistro du coin, mais aussi L’ordre et la morale de Mathieu Kassovitz qui fait aujourd’hui débat, La couleur des sentiments de Tate Taylor, tiré du best-seller de Kathryn Stockett, ou encore Teza, le film de Haïlé Gerima, Étalon d’or 2009 au festival de Ouagadougou.
Cette même sélection de long métrage se déclinera avec des films retenus pour une « Sélection traite négrière » qui comprendra quatre films au nombre desquels La ultima Cena de Tomas Gutierrez Alea ou Passage du Milieu de Guy Deslauriers. Le jury du festival présidé par la chanteuse et conteuse guyanaise Josy Masse devra remettre quatre prix : celui du documentaire, du court-métrage international, du court métrage (section patrimoine) et le prix Orange caraïbes (court métrage de graines de cinéastes). Parmi la sélection, on retrouvera effectivement des réalisateurs de Guadeloupe, de Guyane et de Martinique, résolument bien représentés parmi dans le panel de la trentaine de documentaires et courts métrages qui constituent la programmation. Au menu du Cinamazonia 2011, des projections hors les murs avec Cinézetwal, la caravane et la pirogue du Cinamazonia, de quoi implanter des graines de cinéastes ou de cinéphiles dans divers quartiers de Cayenne et plusieurs villes de Guyane.
Le festival consacrera une large part de ses activités aux rencontres entre et avec les professionnels du cinéma, avec pour but affiché d’intéresser les jeunes au cinéma et aux métiers qui le composent. Pour preuve, le festival met en place une programmation spéciale Élèves au ciné. Au programme, une rencontre virtuelle entre le réalisateur Lucien Jean-Baptiste et des lycéens, une leçon de cinéma donnée par Haïlé Gérima, une autre leçon de luxe et un cours dispensé par le comédien Édouard Montoute.
Pour sa 5e édition, le Cinamazonia ouvre son « Village du Cinéma », qui plantera ses stands sur la place des Palmistes de Cayenne. Vu par les organisateurs comme « un lieu convivial d’échange entre le public et les professionnels du cinéma », un lieu qui devrait créer l’événement avec l’organisation sur place d’un casting pour le prochain film de Jean-Claude Barny, Le mur du silence…
Cette année encore, le Cinamazonia, qui a pour ambition d’être un « espace de promotion des cinémas des Antilles – Guyane », pourra être le lieu de belles rencontres pour ceux qui aiment ou veulent découvrir le cinéma. Le festival, à travers les comédiens et les professionnels présents, ira à la rencontre des publics dans les quartiers, dans les salles et sur le fleuve histoire de rapprocher toujours plus le 7e art, art populaire, du grand public où qu’il soit sur le territoire guyanais.