Les « Rencontres cinéma Martinique 2014 » sont lancées depuis le 30 mai jusqu’au 7 juin 2014. Au programme de cette édition, des « Regards sur le cinéma cubain » mais aussi sur bien d’autres cinémas comme celui de Trinidad-et-Tobago qui s’installe au centre culturel de Fonds Saint-Jacques dans le cadre d’une programmation décentralisée.
« Les rencontres cinéma Martinique 2014 », un événement organisé par le CMAC, a été lancé ce vendredi 30 mai par une soirée d’ouverture placée sous le signe double signe de la relation Martinique/Cuba et de la musique avec le film réalisé par Teddy Albert, La ruta del son. Les Rencontres fêtent leur 9e édition jusqu’au 7 juin et proposent plusieurs grands rendez-vous comme le projet collectif « 7 réalisateurs, 7 films courts » qui réunira des cinéastes martiniquais autour d’un projet commun, à l’occasion des 40 ans du Cmac.
Autres moments importants : l’avant-première, le mardi 3 juin, du film du réalisateur martiniquais Gilles Elie-Dit-Cosaque : Nous irons voir Pelé sans payer (2014) ; le gros plan sur le cinéma cubain avec au programme Viva Cuba, El Benny, Mémoires du sous-développement, Juan de los muertos, et les plus récents Melaza de Carlos Lechuga et Irremediablemente juntos toujours de Jorge Luis Sanchez qui d’ailleurs assistera à la diffusion du film en Martinique.
Le cinéma trinidadien tiendra également la vedette avec une belle représentation puisque deux films seront à l’affiche dans le cadre du Cinéma sous les étoiles dans les Jardins de Fonds Saint-Jacques le dimanche 1er juin avec No Bois Man No Fraid, un documentaire de Christopher Laird, et le court métrage de Karen Martinez, After Mas. C’est bien entendu la salle de l’Atrium qui verra se succéder les différentes projections qui par la suite investiront les écrans du cinéma Madiana. Le complexe accueillera également, tout au long de la semaine, des films d’horizons différents.
Parmi les différentes manifestations et projections, une rencontre est programmée entre professionnels des festivals du FEMI de Guadeloupe, du Cinélatino de Toulouse, du Trinidad and Tobago Film Festival et de La Havane.
Nous irons voir Pelé sans payer, mardi 3 juin à 18 h 30 à l’Atrium
En janvier 1971, le Santos FC, le mythique club de foot de São Paulo avec à sa tête le non moins mythique “roi Pelé”, débarque en Martinique afin de disputer un match contre les meilleurs joueurs locaux. La belle affiche a un prix, le coût du billet est multiplié par 10, mettant l’événement hors de portée de la plupart des Martiniquais.
Un groupe d’extrême gauche fraichement constitué, baptisé “Groupe d’Action Prolétarienne (GAP)”, qui puise ses influences chez Mao et Frantz Fanon, voit là l’occasion d’un premier coup d’éclat politique. Tout est bon pour la révolution. Ils mettent en branle un mouvement dont le mot d’ordre sera « Nous irons voir Pelé sans payer ».
Et pendant que l’équipe martiniquaise s’entraîne, la campagne s’organise. Grèves, tracts, graffitis, manifestations à Fort-de-France, le mouvement prend de l’ampleur… Les autorités s’inquiètent, et à la va-vite est alors organisée la retransmission du match en direct à la télévision. Une première en outre-mer.
Mais qu’importe la transmission télé prévue, les plus acharnés persistent. Ils iront voir Pelé sans payer !
No Bois Man No Fraid, au Domaine de Fonds Saint-Jacques à partir de 18 h
Au cœur de la Caraïbe se déroule l’histoire de deux jeunes adeptes des arts martiaux qui redécouvrent les racines d’un art martial traditionnel né dans les entrailles de l’Afrique et pourtant bien vivant à Trinité-et-Tobago. Semblable à des traditions plus connues telles que la capoeira brésilienne, la kalinda est à la fois une danse et un jeu mortel avec des longs bâtons, importée dans les plantations esclavagistes des Caraïbes depuis le Congo et l’Angola. La kalinda s’accompagne des rythmes enflammés des tambours et des chants du « chantuelle » (chant-well), qui entraînent les combattants dans les arènes appelées « gayelles » (gah-yells).
Dans No Bois Man No Fraid, suivez Keegan et Benji durant leur voyage à travers l’histoire de la kalinda. Apprenez avec eux pendant qu’ils sont assis auprès d’anciens combattants de la communauté Moruga – le lieu de naissance d’un groupe particulier de combattants, descendants de la tribu Merikin, marquée par une longue et riche tradition. Soyez fascinés par l’histoire de l’art, la filiation, le sens de ces percussions et les chants des chantuelles.
Dans ce long métrage, revivez certains des meilleurs combats ainsi que les progrès de Keegan et Benji, peu à peu acceptés par les anciens, qui enseignent et racontent les histoires de ces combats légendaires. Après un entraînement rigoureux, ils se préparent à danser et à faire face eux-mêmes à la gayelle et prouver ainsi leur niveau de combattants de la tradition kalinda.