L’association Amazone Caraïbe lancera, le vendredi 5 novembre, l’édition 2010 du le festival Vibrations Caraïbes. La manifestation, qui prendra des formes très diverses, aura pour thématique les Femmes et plus précisément les Amazones.
L’objectif de l’association est de convier le public, du 5 au 14 novembre, « à saisir la portée culturelle et artistique de leur présence, de leurs traces et voix », à travers des expositions, des rencontres, des documentaires et des concerts. Le premier de la série verra les Divas Créoles rendre hommage à deux figures de la Femme caribéenne aujourd’hui disparues : Toto Bissainte et Jenny Alpha.
Célébrer les Femmes dans leur diversité…
Outre l’ambition de ce cinquième Festival des Arts contemporains de la Caraïbe qui vise à célébrer les « femmes dans leur diversité culturelle et sociale, dans leurs actes de création et d’affirmation au sein des sociétés traditionnelles et contemporaines de la Caraïbe et des Amériques », les organisateurs souhaitent offrir aux artistes et au public, deux semaines durant, un espace d’échanges et de création. « Pour cette nouvelle cuvée 2010, le Festival Vibrations Caraïbes, sous le thème Amazones, déclinera des collaborations inédites et provoquera des croisements fertiles entre artistes Femmes issues des trois continents atlantiques : Caraïbes, Afrique, Europe et investissant tous les champs de la création contemporaine : musique, littérature, arts visuels, sciences sociales et cinéma ».
Les musiques actuelles et traditionnelles seront à l’honneur au cours de ces manifestations. Dès la première soirée avec Jocelyne Béroard et Émeline Michel, le vendredi 5 novembre à la Maison des Cultures du Monde. Toutes deux feront l’éloge en chansons de Toto Bissainte qui a su exprimer la « spiritualité du peuple haïtien » et de Jenny Alpha disparue en 2010 au terme de « 50 ans d’une carrière artistique foisonnante, entre music-hall, théâtre et cinéma ». Autre moment musical fort, le 6 novembre dès 20 h, avec la soirée Afro-Cuban jazz, placée sous les voix et les musiques de la Cubaine Martha Galarraga, de Gustavo Ovalles, de Mina Agossi et d’Andy Narell, pour trois heures de rythmes traditionnels afro-cubains associés aux sons du jazz moderne ou du jazz fusion. Un plateau de choix pour un cocktail détonnant entre vibrations du passé et musiques contemporaines sur lesquelles viendront se poser les voix chaudes de Martha, la Cubaine, et de Mina, la Franco-béninoise. Dans un style différent, le public retrouvera l’ambiance typique du punch en musique avec Lully Dambury et Atisso Loko (Rara Haïtien).
Autre musique à résonance caribéenne mise en vedette, le Calypso, avec la diva en chef de ce genre musical : Calypso Rose, ambassadrice incontestable de ce rythme. Pour « une immersion dans les musiques traditionnelles anglo-caribéennes : Calypso et Rake‘n’Scrape », il n’était pas possible de trouver meilleure représentante que Calypso Rose qui a commencé à écrire à l’âge de 15 ans et offre désormais un catalogue riche de 800 chansons. L’icône de Trinidad-et-Tobago devrait comme à son habitude faire monter la température depuis la Maison des Cultures du Monde où elle évoluera. Diana Hamilton and the Bahamas Project seront aussi au programme de cette même soirée.
En parallèle, le musée du Montparnasse ouvrira ses portes du 5 au 14 novembre sur une exposition d’art contemporain, où photographies, arts vidéo, installations côtoieront peintures et sculptures. Pascale Monnin, Lissa Jeannot, Florence Edmond, Annabell Guerrero, Joscelyn Gardner, des artistes de Haïti, du Vénézuela, de la Barbade, entre autres, exposeront leur création pour montrer la création artistique au féminin qui par ailleurs se déclinera également dans une version littéraire avec l’événement Choeurs d’Amazones, confiée à l’écrivaine Fabienne Kanor. Auteure, journaliste, documentariste, Fabienne Kanor est une belle illustration de la Femme dans sa diversité, à travers les territoires artistiques où elle trouve à s’exprimer, après un parcours qui l’a fait voyager de Paris, vers la Martinique en passant par le Sénégal. Le 10 novembre, le festival lui donnera « carte blanche pour une soirée littéraire inédite où poètes et poétesses viendront déclamer leurs textes. Une soirée au carrefour du lire et du dire pour célébrer une littérature vivante ». Parmi les poètes qui l’accompagneront pour ces performances poétiques, Syto Cavé, James Noël, Ina Césaire et Gerty Dambury.
Débats et cinéma au programme
Une conférence sur le thème « La femme noire existe-t-elle ? perspectives, mythes et réalités », avec les questions d’inégalités et les rapports de pouvoir feront débat, se déroulera le 13 novembre au cours d’une journée où interviendront des universitaires et des spécialistes des sciences sociales et de cinéma. A la suite de la conférence seront projetés des documentaires des réalisatrices Mariette Monpierre et Euzhan Palcy. Gerty Archimède : La candidate du peuple, de Mariette Monpierre revient sur le parcours de la première avocate de Guadeloupe et première femme députée en 1946 considérée comme la pionnière de l’émancipation de la femme guadeloupéenne, un film qui s’inscrit dans bien dans le cadre défini par l’organisation qui met en lumière deux pionnières. L’une fait l’objet de ce film de 52 minutes qui a ouvert la voie à toute une génération de femmes antillaises et l’autre, Mariette Monpierre, réalisatrice mais également scénariste, s’exprime dans le 7e art.
Comme pour tout rendez-vous réussi, c’est dans une atmosphère originale que s’achèvera le festival, avec l’habituel Bal créole de la Bellevilloise, Nouvelle scène créole, où officieront des membres de la nouvelle génération d’artistes antillais, Goldee, Inès et Steevy Mahy. Ce dernier devrait livrer une nouvelle fois des aspects de son album The Beautiful Side of a Kreyol Folk Trip. La Bellevilloise accueille régulièrement le Bal créole comme un « prolongement Hors les Murs du festival Vibrations Caraïbes »…
Retrouvez l’ensemble du programme sur le site de l’association Amazone Caraïbe.