Avec le mois du documentaire qui s’étendra tout au long de novembre 2014, des milliers de projections sont programmées et plusieurs thématiques sont retenues. En Martinique, en Guadeloupe ou en Guyane, plusieurs séances marqueront cette quinzième édition.
Le mois du documentaire lèvera le rideau le 1er novembre avec des thématiques et des programmations mises en place dans plusieurs régions dans le cadre de cet événement qui fête cette année sa 15e édition. Les réalisations sur la Première Guerre mondiale tiendront cette année le haut de l’affiche dans le cadre des célébrations du centenaire du conflit 14-18.
Des réalisateurs d’horizons multiples convieront des publics très différents devant les écrans dans les salles de cinéma, les médiathèques et d’autres lieux dédiés à la culture. En Martinique, pas moins de 33 projections sont programmées, parmi lesquelles celles prévues au Domaine de Fonds Saint-Jacques qui inaugurera ce mois avec Tango Negro, les origines africaines du tango, le film de Dom Pedro. Comme en Guadeloupe, la production cinématographique ou des personnages de la Caraïbe feront l’actualité à cette occasion. En Île-de-France aussi, il sera question de la Caraïbe à travers la thématique Re-voir Haïti : Art, Histoire, Société, Séisme et Vaudou, qui sera à l’ordre du jour et comptera une quinzaine de documentaires qui porteront sur l’histoire et la tradition haïtienne.
« Re-voir Haïti : Art, Histoire, Société, Séisme et Vaudou », au Grand Palais
Le Grand Palais, à Paris, qui accueillera bientôt l’exposition Haïti, deux siècles de création artistique, concentrera une belle série de projections tout au long du mois de novembre. Comme Assistance mortelle, le film réalisé par Raoul Peck en 2013 qui porte sur « le processus de reconstruction sans précédent dans son pays », ou encore Haïti le chemin de la liberté d’Arnold Antonin. Art naïf et répression en Haïti, La Reine des poissons, Divine Horsemen, les dieux vivants d’Haïti sont au programme des deux journées entièrement tournées vers Haïti avec une sélection de 17 films.
En Aquitaine, il sera aussi question d’Haïti avec Haïti entre vaudou et réalité dans le réseau des médiathèques Pau-Pyrénées. Ainsi, Tiga, rêve, possession, création, folie, autre film d’Arnold Antonin est à voir à la médiathèque de Jurançon. Le Profit et rien d’autre, Deported font partie d’une programmation de plus de 200 films dans cette région.
Tango, tambours et bèlè sur grand écran en Martinique
En Martinique, plusieurs lieux abriteront les projections prévues dans le cadre du mois du documentaire, parmi lesquels les jardins Domaine de Fonds Saint-Jacques, à Sainte-Marie.
C’est avec Tango Negro, les origines africaines du tango, film de Dom Pedro, que s’ouvrira cette édition. Un documentaire qui mène une enquête très fouillée sur « la première world music » et « sur la manière dont l’Argentine a imposé une version officielle et étouffée toute contestation à propos des racines noires de cette musique.« . Un film de 2013, fruit du travail que le réalisateur angolais a mis au point au bout de 10 ans, un film enrichi de témoignages et d’archives, à découvrir le samedi 1er novembre, à partir de 19 h. De musique, il sera également question avec les deux autres films projetés en clôture du mois du documentaire le samedi 29 novembre, même heure même lieu avec en première séance : Dartagnan Laport, Facteur de tambours de Anne Cazalès et Jean-Pierre Hautecœur, puis pour finir Du Bèlè à Harlem, des mêmes auteurs. Là encore, il s’agit de deux réalisations récentes. Dans le premier, les réalisateurs évoquent du travail des artisans « de père en fils et du facteur aux tanbouyés… une histoire de transmission et d‘alliance ». Le second documentaire de 52 minutes suit « Edmond Mondésir pour un voyage initiatique. Celui d’un « tambouyé », un chanteur, compositeur martiniquais, professeur de philosophie, qui prolonge une quête d’identité engagée depuis plus de trente ans autour du Bèlè, par la découverte des cultures afro-caribéennes et afro-américains de New York à Harlem… ». Un voyage filmé qui montre comment « la première fois qu’un spectacle Bèlè est monté à New York. »
Chalvet, la conquête de la dignité au complexe polyvalent la Batterie des Anses d’Arlets, Conversation animée avec Noam Chomsky à Fort-de-France, font partie d’une programmation qui verra également la projection du film Wim Wenders, Le Sel de la Terre, le 13 novembre au Madiana.
Près de 80 séances en Guadeloupe
En Guadeloupe, ce sont près de 80 séances qui s’échelonneront tout au long du mois de novembre avec un accent mis sur les documentaires destinés au jeune public. Plusieurs films intéresseront les plus jeunes : Sons, silans, Pawòl Granfon, Carlito, l’enfant roi et son accordéon ou encore, Guadeloupe, une alimentation au goût d’ailleurs.
Ce mois du documentaire met aussi en lumière la production et les faits marquants de l’histoire contemporaine de la Guadeloupe comme Sur un air de révolte, film réalisé par Franck Salin. Le film programmé à la médiathèque Caraïbe (Laméca) « porte un regard original sur cette crise et la tradition des chants engagés dans l’île. Il nous emmène à la rencontre de musiciens, d’historiens, de syndicalistes, d’entrepreneurs, de citoyens dont les témoignages nous ouvrent les portes du passé tumultueux d’une ancienne colonie esclavagiste, devenue département français d’Amérique, qui s’interroge fiévreusement sur son devenir. »
Akiyo, Jénez, de Yannick Rosine, Stéphane Fahrasmane porte lui sur « le groupe emblématique du carnaval guadeloupéen. Qui sont-ils ? Ils nous racontent leur histoire… », avec Zetwal c’est un autre des films qui met en lumière une part de la tradition guadeloupéenne. Gilles Elie-dit-cosaque y retrace l’histoire de « Robert Saint-Rose, l’homme qui aurait dû être le premier Français dans l’espace ».
En Guyane, le mois du film documentaire prendra place dans les locaux de l’hôtel de ville de Cayenne avec des films sur des hommes du fleuve, comme le documentaire expérimental d’Olivier Sagne, Kweti, Kweti et Les guérisseurs noirs d’Amazonie de la réalisatrice Geneviève Wiels. Au Camp de la Transportation à Saint-Laurent du Maroni, le réalisateur « propose de montrer une étape du travail de montage ainsi que quelques rushs de son documentaire tourné du 13 au 23 octobre 2014 » : Botoman, métier piroguier.
Toujours concernant la Guyane, elle sera présente sur les écrans avec les films Voyageur des fleuves ou encore Les enfants d’Antecume Pata.
Cette édition qui met en avant le documentaire animé avec des films comme Jasmine (les 7 et 18 novembre en Martinique) présente aussi la 3e édition du Mois du webdoc, festival en ligne du 1er au 30 novembre consacré au webdocumentaire de création. L’événement occupera aussi les écrans à Roseau en Dominique, à Port of Spain à Trinité-et-Tobago ou encore à Caracas avec plusieurs films.
En France, la participation des spectateurs se prolongera avec des débats. Ils seront invités « à développer leur point de vue sur le monde et le cinéma grâce à la venue de nombreux réalisateurs, à l’organisation de débats, d’expositions, d’ateliers, de concerts et de colloques… »