La création artistique haïtienne fera l’objet d’une grande exposition au Grand Palais à Paris du 19 novembre 2014 au 15 février 2015.
Haïti, deux siècles de création artistique : c’est sous ce titre que se présente l’exposition qui ouvrira le 19 novembre prochain au Grand Palais, à Paris. Jusqu’au 15 février 2015, les œuvres de 56 artistes, peintures, sculptures, installations ou encore gravures seront réunies et scénarisées, proposant de constater concrètement le dynamisme et la fertilité créatrice continue qui distingue les artistes haïtiens.
D’après les organisateurs, « l’exposition a pour objectif de dépasser les stéréotypes de la peinture naïve et de transcender la vision magicoreligieuse et exotique trop souvent associée de manière restrictive à l’art haïtien. Sans écarter les influences syncrétiques des symboles chrétiens, maçonniques et vaudou sur l’imaginaire collectif, l’exposition rend compte de l’extraordinaire vitalité de la création artistique, où tout se métamorphose en toutes circonstances, où se côtoient de manière singulière le « pays réel » et le « pays rêvé ». Elle s’articule autour du travail d’artistes de renommée internationale, mais surtout « la scénographie laisse une large place aux artistes contemporains de toutes générations vivant en Haïti (Mario Benjamin, Sébastien Jean, André Eugène, Frantz Jacques dit Guyodo, Céleur Jean-Hérard, Dubréus Lhérisson, Patrick Vilaire, Barbara Prézeau, Pascale Monnin…), en France (Hervé Télémaque, Elodie Barthélemy), en Allemagne (Jean-Ulrick Désert), en Finlande (Sasha Huber), aux États-Unis (Edouard Duval Carrié, Vladimir Cybil Charlier), au Canada (Marie-Hélène Cauvin, Manuel Mathieu) ».
Haïti – Deux siècles de création artistique met en scène sous différents chapitres, Sans Titres, Paysages, Chefs, Esprits, des œuvres présentées pour la première fois en France et d’autres spécialement créées pour l’occasion, comme dans le cas de la « sculpture monumentale » d’Edouard Duval Carrié qui accueillera le public à l’extérieur du Grand Palais. L’ensemble recouvre des aspects multiples de ce qui inspire les peintres ou sculpteurs présents à Paris afin d’illustrer la création artistique haïtienne. Le public cheminera à travers les œuvres qui pour certaines « dévoilent un pan de la population qui subit un quotidien âpre et conserve, malgré tout, une dignité à toute épreuve« , d’autres dans lesquelles « les artistes transcendent les codes établis pour convoquer de manière décalée les esprits, intermédiaires entre les dieux et les humains« .
Gesner Armand et Wilson Bigaud, deux maîtres dans les annales de l’art haïtien, Castera Bazile prix du Caribbean International Art Competition en 1955, Frantz Jacques dit Guyodo le sculpteur de la Grand Rue de Port-au-Prince et membre Atis Rezistans et évidemment Jean-Michel Basquiat ont leur place dans cette exposition au caractère exceptionnelle.
Autour de l’exposition
– Mercredi 19 novembre à 18 h 30 : Création contemporaine en Haïti – table ronde animée par Olivier Marboeuf, directeur artistique de l’Espace Khiasma, avec les deux commissaires de l’exposition Régine Cuzin et Mireille Pérodin-Jérôme et plusieurs des artistes exposés.
– Vendredi 21 novembre : Dimanche 4 janvier de François Marthouret, 2014, avec Emmanuel Vilsaint, Anyes Noel et Rosa Bursztejn, une projection en avant-première de cette adaptation du roman Bicentenaire de Lyonel Trouillot.
– Mercredi 26 novembre à 18 h 30 : Dany Laferrière et Mario Benjamin – Dialogue entre l’écrivain canadien d’origine haïtienne Dany Laferrière, membre de l’Académie française, et l’artiste plasticien Mario Benjamin qui vit et travaille en Haïti, animé par Valérie Marin La Meslée, journaliste au Point.
– Vendredi 28 novembre : Des pierres dans le soleil de Patricia Benoit, 2012, avec Edwidge Danticat, Michele Marcelin et James Noël, projection en première partie du court-métrage Kwéti Kwéti du vidéaste Olivier Sagne.
– Mercredi 3 décembre à 12 h : Le Doux Parfum des temps à venir, lecture par Catherine Hiegel du texte de Lyonel Trouillot, d’après la mise en scène de José Pliya.
– Vendredi 5 décembre : Gouverneurs de la rosée de Maurice Failevic, 1975, avec Dieudonné Pomero, Sylvie Auguste et Jessy Alphonse, d’après le roman éponyme de Jacques Roumain.
– Mercredi 21 janvier à 18 h 30 : Girouette et pisse vinaigre, spectacle d’Alain Blondel et Syto Cave avec les comédiens Jean-Michel Martial, Philippe Cotten, Mathias Megard, le danseur Lin Yuan Shang et le chanteur Thierry Peala.
– Mercredi 4 février à 18 h 30 : Art et histoire en Haïti, discussion entre Carlo A. Celius et Bernard Marcadé, historiens de l’art, Laennec Hurbon, sociologue et Françoise Verges, écrivain, sur l’histoire de l’art haïtien et sa place dans le monde de l’art aujourd’hui.
Le catalogue de l’exposition sur « La création haïtienne du XIXe siècle à nos jours »
Dans le catalogue de l’exposition qui sera disponible en librairie à partir du 12 novembre 2014, Régine Cuzin, Régine Estimé et Mireille Pérodin-Jérôme rassemblent les propos de plusieurs des artistes qui exposent. Le catalogue réunit aussi des essais signés par Maryse Condé ou aborde encore comme thème « Le vaudou dans l’art contemporain »
Autour de cette exposition événement, plusieurs autres rendez-vous sont prévus. En dehors du mois du film documentaire qui met aussi la création haïtienne au centre de l’attention, se tiendront rencontre, lecture, table ronde. La pièce co-écrite par Syto Cavé et Alain Blondel, Girouette et pisse vinaigre, ainsi que le concert de James Germain figurent à l’agenda de l’Auditorium du Grand Palais qui accueillera, entre autres, Dany Laferrière, Mario Benjamin, Lyonel Trouillot, Jean-Michel Martial et Françoise Vergès.
Renseignements pratiques
Haïti : deux siècles de création artistique
19 novembre 2014 – 15 février 2015
Tous les jours de 10 h à 20 h (nocturne à 22 h le mercredi)
Tarif : 12 euros
Tarif réduit : 9 euros
Gratuit pour les moins de 16 ans
Tribu : 33 euros (4 personnes dont 2 jeunes 16/25 ans)