Le Muséum national d’Histoire naturelle présente jusqu’au 11 janvier prochain une exposition intitulée « L’Or des Amériques ». Une histoire qui s’expose dans la Galerie de Géologie et de Minéralogie et qui revient notamment sur l’extraction et l’exploitation de ce matériau en Guyane.
L’or est un matériau exceptionnel par bien des aspects et n’a cessé d’attirer l’œil des hommes dès les civilisations les plus anciennes. L’exploitation de l’or a transformé le destin de l’Amérique : attisant bien des convoitises, il a bouleversé la vie des autochtones, des conquérants, des explorateurs et des pionniers. Sa quête, qui n’a cessé de se perpétuer, a provoqué la colonisation des nouveaux territoires, l’immigration massive, la création de villes éphémères, la dégradation des milieux, l’accumulation de fortunes colossales pour certains et la ruine pour tant d’autres.
Dans cette exposition, l’histoire de l’or est contée à travers des illustrations, plus de 200 objets rares, des vidéos, etc. Le dispositif met en exergue les différents aspects de l’exploitation de l’or, montre ses différentes transformations, notamment les possibles utilisations médicales ou dans la haute technologie, en s’arrêtant sur l’engouement suscitée par le continent qui abrite ce minerai à travers six espaces bien définis : « la nature de l’or, les civilisations précolombiennes, les conquêtes espagnoles et les ruées de la Californie, du Kondlike et du Brésil, l’extraction aujourd’hui avec l’exemple de la Guyane et enfin l’usage actuel de l’or ».
L’espace consacré à l’extraction de l’or en Guyane aborde notamment les sujets comme l’extraction industrielle et l’état des réserves. Le musée précise qu’il « existe deux types d’or exploitables : l’or alluvionnaire, dans les cours d’eau, assez facile d’accès, et l’or primaire emprisonné dans les roches. L’or de surface étant de plus en plus rare, il faut désormais le chercher dans la croûte terrestre. Ces gisements sont généralement exploités par de grands groupes industriels. Au cours du 20e siècle, la prospection et l’exploration deviennent des activités spécialisées requérant l’expertise de scientifiques : géologues, géochimistes, géophysiciens… »
Évidemment, quand on aborde la question de l’or en Guyane, les risques environnementaux sont évoqués. Ici, ils le sont via la « production officielle minime » et le fait que « la majorité des chantiers d’orpaillage sont clandestins et illégaux ». Ainsi, « en Guyane, les grands industriels sont peu nombreux, mais ils représentent plus du tiers de la surface exploitée et presque les ¾ de la production. La filière représente moins de 400 salariés. Mais à cela s’ajoute un nombre difficilement estimable de travailleurs clandestins : de 3 000 à 30 000 personnes installées souvent au plus profond de la forêt, jusque dans le parc national normalement interdit à toute exploitation ».
Notons que l’exposition originale « Or des Amériques » a d’abord été conçue et présentée au Musée de la Civilisation de Québec.
Jusqu’au 11 janvier
Galerie de Géologie et de Minéralogie
Muséum national d’Histoire naturelle
36 rue Geoffroy Saint-Hilaire, 75005 Paris