Vendredi 7 octobre, à 20 h 30
Carnaval, antan lontan (2003)
Projection-rencontre dans le cadre de l’exposition, avec Geneviève Wiels, réalisatrice.
Aux Antilles et en Guyane, le carnaval puise ses racines dans les festivités païennes qui, en Europe, étaient liées à l’hiver, à l’inquiétude de voir ou non le printemps revenir à une époque où l’on comprenait mal le cycle des saisons. En utilisant la distance et l’ironie, le carnaval exorcise les angoisses du quotidien (un cyclone, le passage à l’euro, par exemple), fustige les riches, les puissants, épingle ceux qui dans l’année ont été mêlés à l’actualité, s’y comportant de façon ridicule ou critiquable. Événements et personnages deviennent alors le thème d’une ou de plusieurs chansons sur lesquelles toute la ville va danser.
La projection sera suivie d’une rencontre animée par Brice Ahounou, journaliste et anthropologue et en compagnie de la réalisatrice Geneviève Wiels.
Samedi 8 octobre, à 14 h 30
Carnaval : transformations et renouvellements de la fête à travers le temps et les continents
Avec Michel Agier, Christian Cecile (anthropologues et coauteurs de l’ouvrage Mascarades et Carnavals) et Amédée Labiny (groupe Voukoum).
Ce deuxième rendez-vous interrogera, à travers le temps et les lieux – le Brésil et les Caraïbes étant plus largement abordés –, les formes multiples et les sens de la fête de carnaval, chaque année renouvelée et transformée. Lors de ces moments s’expriment des quêtes identitaires et, avec elles, des rites de passage, de purification et de renaissance, mais aussi des mises en scène de pouvoirs, de contestations et de révoltes. Partout l’imagination créatrice qui s’y déploie permet de nouvelles expressions de soi, met en mouvement des communautés et opère des brassages culturels hors du quotidien.
Samedi 15 octobre, à 14 h 30
Orfeu Negro, film de Marcel Camus : suivi d’une rencontre animée par Brice Ahounou
Adapté d’une pièce du Brésilien Vinicius de Moraes, l’illustre Orfeu Negro a suscité à la fois enthousiasme et réserve lors de sa sortie. Mais ce film emblématique reste célèbre pour la représentation qu’il offre du carnaval de Rio et de la vie brésilienne à la fin des années 1950.
Pour échapper à un homme qui veut la tuer, Eurydice, une jeune fille de la campagne, se réfugie à Rio de Janeiro, la veille du carnaval. Elle y rencontre Orphée, conducteur de tramway adulé par le peuple pour ses talents de danseur et de guitariste. Mais la nouvelle venue s’attire les foudres de Mira, la fiancée d’Orphée… Dans cette adaptation – assez libre – du mythe grec, Marcel Camus n’a pas hésité à intégrer la population locale au tournage et à filmer la « spontanéité » du carnaval. Les couleurs, de même que la musique, signée Luiz Bonfa et Antonio Carlos Jobim, y sont flamboyantes.
Samedi 10 décembre, à 14 h 30
Les masques en action, avec Jean-Pierre Warnier (anthropologue et coauteur de l’ouvrage Mascarades et Carnavals)
Dans les différentes sociétés africaines, les performances des masques servent, selon les cas, à fabriquer un ancêtre à partir d’un cadavre, un roi à partir d’un successeur, des hommes adultes à partir de cohortes de garçons, etc. Ils permettent aussi de transmettre des savoirs et savoir-faire ou de lutter contre la sorcellerie. Leurs mouvements sont autant d’actions efficaces et traditionnelles sur les personnes. Ce sont des gestes techniques. Ils sont fonction des besoins spécifiques à telle ou telle société. Les masques en action et leurs mouvements se prêtent à une approche technologique appliquée aux relations politiques et sociales, variables d’une société à l’autre.
Renseignements pratiques
La réservation st conseillée et possible 01 45 00 91 75
Entrée libre