Suzanne Césaire, à l’origine de la revue littéraire martiniquaise Tropiques en 1941 avec celui qui fut son époux, Aimé Césaire, sera au centre de deux rencontres en cette année qui marque le centenaire de sa naissance. Des échanges autour de ses écrits réédités dans Le Grand Camouflage (Ed. du Seuil) seront l’occasion de revenir sur la pensée de celle qui a pris part au rôle novateur de la création littéraire dans la Caraïbe. Daniel Maximin, à l’origine en 2009 de la réédition, interviendra à Lyon, puis à Paris.
À l’occasion du centenaire de sa naissance, Suzanne Césaire sera au centre de rencontres qui mettront en relief son influence dans la création littéraire en Martinique. Fondatrice, avec Aimé Césaire et René Ménil, de la revue Tropiques, Suzanne Césaire a publié dans cette revue des articles d’analyses qui feront l’objet d’échanges et de lectures dans le cadre du séminaire Concepts et création : un état des lieux des littératures francophones, à l’Université Lyon 3, le 13 novembre 2015. Le Grand Camouflage – Ecrits de dissidence (1941-1945), sera donc au centre de cette conférence sur le thème : « Suzanne Césaire, précurseure des théories culturelles caribéennes : une tropiques-poétique ». Daniel Maximin, à l’initiative de la réédition des écrits de Suzanne Césaire, interviendra autour des questionnements de ce séminaire qui vise à faire un « état des lieux des littératures francophones ».
Le 20 novembre, dans le cadre d’un événement distinct, et toujours avec Daniel Maximin, c’est à la bibliothèque Aimé Césaire, située dans le 14e arrondissement de Paris, que sera célébré ce centenaire, avec pour thématique spécifique : « Suzanne Césaire, une grande voix des cultures antillaises ».
« Suzanne Césaire, précurseure des théories culturelles caribéennes : une tropiques-poétique »
Professeure associée d’études francophones dans le département d’études françaises et italiennes de l’université de l’Iowa, Anny-Dominique Curtius est directrice du groupe de recherche Circulating Cultures au Obermann Centre for Advanced Studies et co-directrice du Caribbean, Diaspora and Atlantic Studies Program. Ses recherches portent sur les littératures francophones (Caraïbe, Afrique sub-saharienne, et océan Indien), l’écologie postcoloniale, les cinémas et dynamiques artistiques contemporaines (Caraïbe et Afrique sub-saharienne), les diasporas indiennes francophones de la Caraïbe et des Mascareignes, les patrimoines immatériels des pays du sud, les monuments coloniaux de la Caraïbe, et les théories culturelles caribéennes. Elle est l’auteure de nombreux articles dans des revues spécialisées et d’un ouvrage : Symbioses d’une mémoire. Manifestations religieuses et littératures de la Caraïbe (L’Harmattan, 2006). Elle achève un ouvrage sur Suzanne Césaire intitulé Dévoiler le camouflage: l’écopoétique caribéenne de Suzanne Césaire.
Lectures de Françoise Delorme (poétesse), Jean-Marc Rubat de Mérac et Khorine Banos.
« Suzanne Césaire, une grande voix des cultures antillaises »
Suzanne Césaire aurait eu 100 ans cette année. Celle qui a animé avec son époux Aimé la revue littéraire martiniquaise Tropiques dans les dures années de dissidence contre l’occupation pétainiste, a eu un rôle essentiel auprès des écrivains de sa génération. Par sa pensée, son écriture flamboyante, son combat pour la reconnaissance des identités caribéennes Suzanne Césaire est l’initiatrice d’une importante lignée d’écriture féminine aux Antilles.
La bibliothèque Aimé Césaire convie Daniel Maximin, auteur de la réédition de ses textes qui ressortent aujourd’hui aux éditions du Seuil, à un parcours ponctué de lectures à la rencontre de Suzanne Césaire et autour du rôle des femmes dans la création littéraire des Caraïbes. Avec la participation de Marie-Noëlle Eusèbe et Mylène Wagram, comédiennes.
Suzanne Césaire, Tropiques, 1945 (Ed. du Seuil)
« Ici les poètes sentent chavirer leur tête, et humant les odeurs fraîches des ravins, ils s’emparent de la gerbe des îles, ils écoutent le bruit de l’eau autour d’elles, ils voient s’aviver les flammes tropicales non plus aux balisiers, aux gerberas, aux hibiscus, aux bougainvilliers, aux flamboyants, mais aux faims, aux peurs, aux haines, à la férocité qui brûlent dans les creux des mornes.
C’est ainsi que l’incendie de la Caraïbe souffle ses vapeurs silencieuses, aveuglantes pour les seuls yeux qui savent voir… »
Suzanne Césaire, précurseure des théories culturelles caribéennes : une tropiques-poétique (Concepts et création : un état des lieux des littératures francophones)
Vendredi 13 novembre 2015, de 16 h à 19 h
Université Lyon 3 Jean Moulin
Suzanne Césaire, une grande voix des cultures antillaises (La Fureur des mots)
Vendredi, 20 novembre 2015, 19 h
Sur réservation
Mairie du 14e arrondissement, Paris