L’Institut de l’Université de Londres à Paris recevra, les 10 et 11 juillet prochain, un colloque international consacré à la Guyane. Co-organisé par Catriona MacLeod, maître de conférences en études françaises à l’Institut de l’Université de Londres à Paris, et Sarah Wood, doctorante en histoire à l’Université de Manchester, ce colloque est le premier du genre consacré à la Guyane.
La Guyane, département français d’outre-mer situé en Amérique du Sud équatoriale et « région ultrapériphérique » de l’Union européenne, a la taille d’un pays européen mais une population inférieure à plus d’une grande ville européenne. Pour les organisatrices du colloque, la Guyane semble symboliser « la ligne de fracture entre le grand et le petit » attribuée par Richard Price à la Martinique, mais elle reste en marge des débats concernant les identités postcoloniales/créoles aux Antilles. Ce colloque vise à l’exploration de la situation conceptuelle de la Guyane en tant qu’espace relationnel, caractérisé par une dynamique d’interaction et de conflit entre sa situation régionale et globale. La Guyane possède-t-elle sa propre identité ou existe-t-elle uniquement en tant que région frontalière définie par sa relation à l' »ailleurs » ? A la France et son histoire coloniale, par exemple, ou aux diasporas africaines et autres, ou encore à son identité en tant qu’ »à la marge » de l’Europe ?
Un autre objectif académique de ce colloque est d’encourager le dialogue entre les chercheurs français et leurs homologues étrangers, dans le but de sortir l’étude de la Guyane de l’insularité géographique et conceptuelle. En effet, dans les journaux français, la Guyane n’est souvent évoquée que pour des histoires liées à la violence ou à la corruption, ce qui tend à confirmer l’image de l’enfer vert et du bagne. Au-delà de la France, la sensibilisation à la Guyane est limitée en grande partie à des images de tirs de fusées et, pour les plus cinéphiles, au film « Papillon ». Très souvent, même, la Guyane est confondue avec le Guyana voire à la Guinée.
Les organisatrices souhaitent ainsi parvenir à remédier à l’absence de sensibilisation du public sur la Guyane, et soumettre à l’examen critique les clichés véhiculés par la presse et les stéréotypes négatifs. Ce colloque réunira des doctorants et post-doctorants venus de toute l’Europe, de Guyane, des Etats-Unis et des Antilles. Les principaux intervenants seront Richard et Sally Price, professeurs émérites de l’Université de William and Mary, aux Etats-Unis, et Bill Marshall, professeur d’études culturelles à l’Université de Sterling (Ecosse) et directeur de l’Institut de recherche pour les langues vivantes de Londres.
Colloque international sur la Guyane
Institut de l’Université de Londres à Paris
9-11 rue de Constantine
75007 Paris
Participation : 25 livres sterling pour les étudiants, 50 livres pour le grand public (l’inscription est possible depuis le 10 avril dernier)