Pour cet événement d’art contemporain, la Fondation Clément réunit 22 artistes de la Guadeloupe, de la Guyane, de la Martinique et de La Réunion.
L’événement, soutenu par l’Année des outre-mers, offre l’occasion d’approcher de très près l’art contemporain de la Caraïbe et de l’Océan Indien, à travers les photographies de Jean-François Manicom ou de Nicolas Nabajoth, les portraits de Mirto, les sculptures de Luz Severino, les toiles de Michel Rovélas ou de Thierry Tian-Sio-Po, etc. Les cinq thèmes sous lesquels se déroulent les expositions constituent autant de trames autour desquelles s’étireront les compositions des 22 artistes : Entrées pour l’imaginaire, Quand le peintre réinvente l’espace, De soi à l’autre la vérité des apparences, L’arborescence ou les ramifications du monde, Vers un nouvel humanisme.
OMA / Outre-Mer Art contemporain
L’intitulé incarne le signal porté par des artistes de la Guadeloupe, de la Guyane, de la Martinique et de La Réunion.
Parce qu’il rassemble le corpus artistique de quatre régions aujourd’hui «à l’oeuvre», OMA crée le flux depuis la Caraïbe et l’Océan Indien jusqu’à la capitale. L’exposition constitue donc un nouveau jalon en termes de diffusion et de reconnaissance d’une expression contemporaine remarquable. Le site de l’Orangerie du Palais du Luxembourg et de ses alentours mis à disposition par le Sénat fait idéalement écho à la manifestation inscrite au programme de l’année 2011 des Outre-mer.
Parmi la centaine de pièces montrées figure un choix d’oeuvres issues de la collection de la Fondation Clément, des œuvres sélectionnées dans les ateliers et celles qui concernent les installations pensées en dialogue avec leurs créateurs. Présenter vingt-deux signatures ne peut se résumer à une exposition quadripartite, chacun des artistes se ralliant à un pavillon. Un salon d’art plastique sous bannière séparée grenobloise, lilloise et lyonnaise serait-il concevable ? De même, OMA entend se garder de toute connotation exotique instaurée sur le registre d’un imaginaire tropical.
Il s’agit bien avant tout de donner à comprendre les démarches et expérimentations qui savent s’extraire de la gangue des idéologies – de celle aussi, induite par l’éloignement géographique pour tous ceux qui ont choisi d’habiter la terre d’origine, au profit de la relation au monde. Le parcours met en situation un espace ouvert et les hommes qui lui donnent sens. Dès lors il fait se répondre et s’articuler les différents médiums: peinture, sculpture, photographie, installation et vidéo.
Les cinq axes scénographiques sont les suivants :
– Quand le peintre réinvente l’espace (Thierry Alet, Stéphanie Hoareau, Raymond Médélice, Michel Rovélas, Thierry Tian-Sio-Po)
La peinture est toujours un médium riche de potentialités d’expression. Cinq artistes s’attachent ici à démontrer sa spatialité, c’est-à-dire sa faculté à se libérer des deux dimensions traditionnelles, en jouant sur les profondeurs de champ, les supports, les assemblages.
– Entrées pour l’imaginaire (Rodrigue Glombard, Jean-François Manicom, Philippe Thomarel)
Trois artistes convoquent l’Imaginaire à travers trois médias différents ( installation, photographie et peinture) pour amener le regardeur à voir au-delà de l’œuvre et s’interroger sur les grands desseins de l’âme humaine.
– De soi à l’autre, la vérité des apparences (François-Louis Athénas, Christian Bertin, Mirto, Nicolas Nabajoth, Cynthia Phibel, Luz Severino)
En s’appropriant les clichés qui les entourent, six artistes examinent les codes de la société dans laquelle ils vivent par le biais de la série ou par l’assemblage inattendu, Ils invitent le regard à prendre le temps de voir au-delà des apparences.
– L’arborescence ou les ramifications du monde (Jack Beng-Thi, Serge Hélénon, Jean-Claude Jolet, Louis Laouchez)
La Caraïbe est une terre plurielle. De ses racines africaines, du métissage des cultures hérité de son histoire, quatre artistes extraient un matériau riche et complexe qu’ils utilisent pour rendre compte de la difficulté de se forger une identité créole.
– Vers un nouvel humanisme (Ernest Breleur, Thierry Fontaine, Bruno Pédurand, Yohann Queland de Saint-Pern)
Quatre artistes explorent de nouvelles formes d’expression en détournant la finalité des matériaux et médiums dont ils font usage. Troublantes, ces œuvres servent de catalyseur à une transformation du regard sur l’art. Quatre artistes, inclassables, chantres d’un nouveau dialogue avec le public.
Œuvres en prise avec le sol, les autres en suspension, va-et-vient orchestré entre l’intérieur de l’architecture de l’Orangerie du Sénat et l’extérieur des jardins, la ligne d’énergie qui relie ici chacun des artistes se joue des limites dessinées par la seule cartographie. Elle sort, elle essaime, l’image en somme de l’idée qui ne prend corps que partagée.
Renseignements pratiques
L’orangerie du Sénat – Jardin du Luxembourg, Paris
OMA / Outre-Mer Art contemporain
Exposition collective
10 juin au 8 juillet 2011