Le Printemps des poètes 2011 s’ouvrira sur « D’infinis paysages » : c’est le décor retenu pour cette nouvelle édition qui s’associe cette année à l’année des outre-mers. Placé sous le parrainage de Juliette Binoche, l’événement mettra à l’honneur quatre figures de la poésie contemporaine que sont Michel Butor, André Velter, Kenneth White et René Depestre, l’auteur haïtien.
Après l’édition 2010 placée sous le thème de Couleur femme, le 13e Printemps des poètes accorde une grande place à la poésie ultramarine. Déjà, lors de l’inauguration nationale le lundi 7 mars 2011, la poésie ultramarine trouvera sa place à partir de 12 h 15 à 13 h 30 lors de l’événement poétique à la station Auber (salle d’échanges RER A) où des comédiens, parmi lesquels Jacques Martial et Greg Germain, donneront à entendre des poèmes d’outre-mer. Tout comme les 400 comédiens qui investiront les rues, les jardins et bien d’autres lieux pour offrir le vers des poètes aux passants. Un hommage à Aimé Césaire clôturera ce Printemps des poètes, le lundi 21 mars à 19 h 30 au Théâtre 13 à Paris, lors duquel Jacques Martial lira Le Cahier d’un retour au pays natal.
L’ensemble des projets et des activités menés, tel que le concours Andrée Chedid du poème chanté qui a récompensé Fredda pour la mise en musique un poème d’André Velter, vise à replonger l’art poétique dans l’éducation populaire et démontrer que celle-ci continue à apporter son éclairage sur le monde qui nous entoure et sur sa complexité. Les plus jeunes peuvent être les premiers concernés par le pouvoir de la poésie sur le monde et, logiquement, dans le cadre de ce printemps, les établissements scolaires sont sollicités partout en France. Il n’est pas de midi qui tienne du Guyanais Léon-Gontran Damas, Prière d’un petit enfant nègre du Guadeloupéen Guy Tirolien, Dis-leur du Guadeloupéen Ernest Pépin, Ikebana du Martiniquais Joseph Zobel : autant de pistes offertes à l’imaginaire des enfants et de leurs enseignants pour jouer les passeurs de poème.
Clubs de poésie, concours, ateliers d’écriture, spectacles : de nombreuses actions menées dans toute la France ont permis de rapprocher les plus jeunes de l’art poétique, de la maternelle jusque dans les universités. De nombreuses initiatives qui retiendront l’attention des scolaires comme ce sera le cas en Guadeloupe au lycée professionnel Ducharmoy à Saint-Claude ou en Guyane à la bibliothèque municipale de Saint-Laurent du Maroni. Dans le premier cas, « le lycée est mis en poésie, avec notamment une exposition, des distributions de tracts, et une ouverture vers l’extérieur avec des brigades d’intervention poétique à Basse Terre et dans d’autres établissements scolaires ». A Saint-Laurent se tiendront un concours et une exposition autour du thème d’infinis paysages, jusqu’au 19 mars.
Publications sur le thème « d’infinis paysages » et rencontres avec tous les publics
Au nombre des publications spécifiques mises en vente pour cette 13e édition, deux anthologies consacrées à la poésie ultramarine : Outremer, trois océans poésie (éditions Bruno Doucey – présente le 10 mars au Musée du quai Branly) et Plumes rebelles (éditions Desnel). De plus, sous le label de la Sélection Printemps des Poètes seront également disponibles des CD et récitals : Poésies d’Aimé Césaire (lues par Jacques Martial, éditions Thélème), Chants pirogue (Gérard Pitiot), Poètes de la négritude, 50 ans les Indépendances (mis en musique par Bernard Ascal), En compagnie d’Aimé Césaire (Bernard Ascal) et Les Indes d’Edouard Glissant (Sophie Bourel). L’oeuvre d’Aimé Césaire sera très présente lors de ce Printemps des poètes au côté de celle de René Depestre, romancier et poète haïtien qui désormais poursuit son œuvre poétique dans l’Aude.
Plusieurs grandes villes accueilleront les manifestations autour de ces grands rendez-vous littéraires, à Lyon, Montpellier, Tours ou encore à La Rochelle, afin de partager D’infinis paysages avec le plus grand nombre. Un dialogue entre poètes et public souhaité par Jean-Pierre Siméon, directeur artistique du Printemps des Poètes et pour qui « quoi qu’il en soit, un poème est toujours un « dépaysement » qui nous contraint de remettre en question nos habitudes d’existence, nos certitudes. Les poètes que nous mettons en exergue cette année sont des poètes qui ont une faim du monde, qui invitent à la traversée, à l’inconnu, à la prise en compte de l’immensité du monde. »