L’écrivain martiniquais Alfred Alexandre signe un essai qui prend en compte une perception sobre de la poésie d’Aimé Césaire : Aimé Césaire, la part intime vient de paraître aux éditions Mémoires d’encrier.
« Romancier et dramaturge, il est l’une des nouvelles voix de la littérature antillaise » comme le présente son éditeur. Alfred Alexandre, qui sera à ce titre à Paris dans le cadre du festival des Outre-mers le 18 octobre, se penche sur l’œuvre de l’une des grandes voix de la littérature de son pays. Il opte pour une lecture méthodique qui désencombre la poésie de Césaire des filtres de lecture habituellement usités pour peut-être la rendre plus saisissable, du moins autrement perceptible. Cette approche, selon l’auteur, promet une interprétation plus en relation avec les clés de lecture de Césaire lui-même.
Avec Aimé Césaire, la part intime
Avec Aimé Césaire, la part intime, Alfred Alexandre propose de revisiter l’œuvre poétique d’un auteur fondamental. Les poèmes de Césaire se montrent à la lumière de cet essai dans ce qu’ils ont de plus déchirant, de plus profondément humain. Un bonheur que cette petite anthologie secrète de Césaire.
Point de vue de l’éditeur
Poème après poème, Aimé Césaire construit et conquiert sa part de liberté. Recueil après recueil, l’aventure du poème de Césaire est revendiquée pour sa part collective. La part intime est ainsi noyée, dans la foule à côté du cri. Alfred Alexandre nous dit que la poésie de Césaire est avant tout récit de soi, conjurant les démons de l’histoire et les mauvais vents de ces poussières d’îles déportées. Aimé Césaire, c’est une parole
d’abord intérieure, bien que prophétique, un jaillissement interne qui deviendra plus tard cadastre. Un sujet libre qui regarde souverainement le monde, et qui rêve de magies, de cris et d’armes miraculeuses.
Point de vue de l’auteur
« Alors que l’habitude est de lire la poésie de Césaire à partir de sa théorie de la culture et de sa pensée politique (très postérieures, à vrai dire, à son engagement poétique), le pari de l’essai est de dégager le texte poétique du vacarme idéologique qui l’entoure.
Pour le lire tel que Césaire a toujours demandé qu’on le fasse : c’est-à-dire comme l’expérience d’une écriture de soi. Partant systématiquement du « nous » au lieu de partir du « je », nous nous acharnons à lire les poèmes de Césaire à l’envers. Contre l’évidence du texte et des commentaires de Césaire lui-même. De ce point de vue, l’essai se contente de remettre le texte à l’endroit, en suivant à la lettre la lecture que Césaire a toujours faite de sa propre poésie. »
Aimé Césaire, la part intime
Mémoire d’encrier – Collection Cadastres
96 pages
En librairie depuis le 23 septembre 2014