La troisième édition du festival Étonnants Voyageurs en Haïti rend actuellement hommage à Georges Castera, le poète haïtien. Depuis le 1er février 2012, l’événement fait son retour en Haïti avec la présence de plusieurs grands noms de la littérature haïtienne et contemporaine qui iront notamment au-devant des scolaires. Plusieurs moments forts ont déjà marqué ce grand événement littéraire caribéen, comme la rencontre des étudiants de l’école des arts avec les illustres auteurs que sont Frankétienne ou Georges Castera.
Le festival réunit près de 50 invités parmi lesquels Syto Cavé, Régis Debray, Louis-Philippe Dalembert, Dany Laferriere, Yanick Lahens, Alain Mabanckou ou encore Ernest Pépin. Gary Victor, récent prix Casa de las Américas 2012, et Michel Le Bris, co-directeur, sont également présents pour un festival riche en manifestations et qui se déroule jusqu’au samedi 4 février sur trois lieux différents. Ainsi, les auteurs iront à la rencontre des lecteurs à l’espace librairie du Babako, à l’institut français d’Haïti et au Fokal (Fondasyon konesans ak libetè) qui verront notamment la lecture musicale d’Arthur H et la projection du film de Stéphane Breton, Nuages apportant la nuit.
Pour Lyonel Trouillot, directeur du festival « cette édition 2012 du festival Étonnants Voyageurs Haïti est un pari à la fois contre la caricature qu’on pourrait dessiner d’un pays mal connu, et contre la fermeture sur soi de toute parole, de tout lieu, et l’illustration du pari d’un dialogue possible, déjà par les arts, du « tout monde », c’est-à-dire de tous ces mondes qui font le monde… » Cette escale du festival à Haïti est symbolique dans un pays qui voit naître tant d’auteurs réputés et reconnus et qui, comme le présente Lyonel Trouillot avec force raison, « ne commence ni ne finit avec le séisme du 12 janvier 2010 ».
Moments forts des vendredi 3 et samedi 4 février 2012
Vendredi 3 février
Babako
17 h – Noirs sanglots : Avec Alain Mabanckou, Léonora Miano, Sami Tchak, Jean-Euphèle Milcé, Louis-Philippe Dalembert. Animé par Maette Chantrel.
Dans son dernier livre intitulé Le sanglot de l’homme noir, Alain Mabanckou s’interroge : Qu’ont en commun un Antillais, un Sénégalais, et un Noir né dans le Xe arrondissement de Paris, sinon la couleur à laquelle ils se plaignent d’être constamment réduits ? »
Institut français d’Haïti
10 h – Du poétique en temps de crise
Avec Hubert Haddad, Yvon Le Men, Georges Castera et Jocelyne Saucier. Animé par Bonel Auguste.
Quand un monde bascule, et avec lui nos repères, qu’un autre s’annonce, dont nous ne savons rien, ce sont les artistes, les poètes, les écrivains, qui nous donnent à voir l’inconnu du monde, lui donnent un visage, nous le rendent habitable – et jamais mieux qu’en ces périodes s’affirme le besoin de fictions, le besoin de poèmes.
Fokal
12 h 30 – Rencontre « Pourquoi je viens en Haïti »
Avec François Marthouret, Ernest Pignon Ernest et Arthur H. Animé par Roody Edmé.
15 h – Nuages apportant la nuit, de Stéphane Breton, Les Films d’ici, 2007
« Un homme marche, ou alors, au contraire, c’est moi qui marche. Bon, d’accord. Est-ce le jour ou bien la nuit ? Aucune idée… »
Samedi 4 février
Babako
12 h 15 – Habiter un lieu
Avec Yanick Lahens, Emmelie Prophète, Josaphat-Robert Large et Yvon Le Men. Animé par Nadève Ménard.
On entend « reconstruction », « premières urgences », mais qu’est-ce que c’est « habiter un lieu » – et comment se reconstruit-on ? On habite d’abord poétiquement le monde, nous disent tour à tour les écrivains haïtiens.
Arthur H – L’Or noir
18 h 30 – Lecture musicale
Création musicale : Nicolas Repac/Mise en espace : Kên Higelin/Montage texte : Nadine Eghels
« Black gold, l’or noir, l’exploration du sexe, du sens, du sens lié à la sensualité, du contact si ressourçant avec l’âme et la beauté de la nature et du corps, l’oppression intérieure et la libération intérieure, le grand métissage mondial, la perte de l’identité ancienne et le rêve d’une nouvelle, toute cette floraison poétique et philosophique si actuelle, si juste dans les désirs qu’elle soulève. Pour moi la poésie noire de Aimé Césaire jusqu’à Dany Laferrière, du Sénégal à Haïti, c’est un miroir précieux qui me recentre, qui me reconnecte. J’ai essayé de trouver le son et le rythme de ces mots et de m’effacer derrière leur musique. »