Le dernier numéro de la revue In Situ. Revue des patrimoines, publié sur son site Internet en mars 2013, aborde « Les patrimoines de la traite négrière et de l’esclavage » et évoque notamment l’émergence des langues créoles et les rapports de domination dans les situations créolophones.
La revue In Situ. Revue des patrimoines est publiée par le ministère de la Culture et de la Communication, direction générale des patrimoines, depuis 2001. Elle cherche notamment à favoriser les échanges entre les différents acteurs et les différentes disciplines de la recherche appliquée au patrimoine et met à disposition du public les nouvelles connaissances sur le patrimoine.
Son dernier numéro, intégralement disponible en ligne, présente les communications faites à l’occasion du colloque organisé par la direction générale des patrimoines en avril 2011 à La Rochelle, en partenariat avec l’Université de La Rochelle, le Conseil général de Charente-Maritime, la Ville de La Rochelle et le Centre des monuments nationaux. Il s’agissait, comme l’explique Vincent Berjot dans son éditorial, « d’évoquer la mémoire, les traces, les vestiges qui portent témoignage d’une histoire longtemps occultée dans laquelle toutes les valeurs, tous les principes de morale et de justice aujourd’hui portés par la République, furent bafoués. »
Parmi les textes rassemblés, éminemment intéressants, e-Karbé a particulièrement apprécié l’article de Georges Daniel Véronique, « Émergence des langues créoles et rapports de domination dans les situations créolophones« , dont voici le résumé : « Les langues créoles françaises constituent l’une de manifestations culturelles et sociales de l’avènement des sociétés issues de l’expansionnisme européen, de la fondation et du développement de colonies d’exploitation et de leur régime esclavagiste. Cette contribution retrace les étapes de l’émergence des créoles français. Elle aborde, ensuite, les rapports conflictuels qui se nouent entre les langues créoles et le français dans les départements d’outremer créolophones, dans l’histoire et en synchronie. L’article se termine sur le défi de la littéracie pour les langues créoles françaises.«