Le journaliste Mohammed Aissaoui s’est vu attribuer le Prix RFO du livre 2010 pour son roman historique L’affaire de l’esclave Furcy, paru chez Gallimard.
Après le jury du prix Renaudot essai, c’est donc celui du prix RFO, présidé par Laure Adler, qui récompense Mohammed Aissaoui. Ce prix, remis le 25 novembre par le président de France Télévisions Rémy Pflimlin, couronne chaque année « un ouvrage de fiction d’expression française, ayant un lien avec l’outre-mer français ou les zones géographiques et géopolitiques proches ». Ce document fait le récit du procès de Furcy, esclave né d’une mère affranchie à l’île de la Réunion, qui en 1817 décide de réclamer sa liberté, en entamant un procès contre son maître, bien avant la proclamation de l’abolition de l’esclavage.
L’affaire de l’esclave Furcy (Gallimard)
Le 16 mars 2005, les archives concernant » L’affaire de l’esclave Furcy » étaient mises aux enchères, à l’hôtel Drouot. Elles relataient le plus long procès jamais intenté par un esclave à son maître, trente ans avant l’abolition de 1848. Cette centaine de documents – des lettres manuscrites, des comptes rendus d’audience, des plaidoiries – illustrait une période cruciale de l’Histoire. Les archives révélaient un récit extraordinaire : celui de Furcy, un esclave âgé de trente et un ans, qui, un jour d’octobre 1817, dans l’île de la Réunion que l’on appelle alors île Bourbon, décida de se rendre au tribunal d’instance de Saint-Denis pour exiger sa liberté. Après de multiples rebondissements, ce procès, qui a duré vingt-sept ans, a trouvé son dénouement le samedi 23 décembre 1843, à Paris. Malgré un dossier volumineux, et des années de procédures, on ne sait presque rien de Furcy, il n’a laissé aucune trace, ou si peu. J’ai éprouvé le désir – le désir fort, impérieux – de le retrouver et de le comprendre. De l’imaginer aussi.