Vient de paraître, chez CNRS Éditions, Léon-Gontran Damas – Cent ans en noir et blanc. Sous la direction d’Antonella Emina, auteurs et de spécialistes de la poésie de Damas analysent et témoignent pour apporter à la compréhension de l’œuvre mais aussi de la personnalité du poète guyanais.
Dans ce nouvel ouvrage, les analyses et témoignages d’auteurs et de spécialistes de la poésie de Damas éclairent sur l’œuvre mais aussi sur la personnalité du poète guyanais. Parmi eux, on compte les contributions de Maryse Condé, de Kathleen Gyssels, de Marie-Christine Hazaël-Massieux ou encore de Daniel Maximin. L’auteur guadeloupéen commence par évoquer la naissance de Léon-Gontran Damas, celui dont « la solitude a été la toute première compagne au rendez-vous de sa vie lourde ».
Un solitaire au sein de la solidarité : la vie de Léon-Gontran Damas ; Léon-Gontran Damas aux USA ; La Négritude revisitée, le genre élidé ; Damas et ses langues, le français et le créole ou l’interdit du fruit défendu ou encore Damas et les nouvelles littératures des Amériques sont parmi les thèmes consciencieusement traités par l’équipe qui a participé à ce projet. Les uns et les autres partagent leur approche de la poésie et de la pensée du poète, à travers par exemple des études de ses poèmes qui « touchent des thèmes fondamentaux de l’œuvre poétique de Damas« .
Dans cet ouvrage se répartissent sous quatre grands titres (Des traces, des tracés ; Des quatre poèmes, de la poésie ; Des mots, des signes ; De part et d’autre) les exposés et analyses très nourris des auteurs réunis « dans l’exploration d’un auteur et d’une œuvre dont le dynamisme communicatif se révèle propre à susciter des réponses à des sujets multiples concernant l’homme contemporain et sa position dans le monde ».
Léon-Gontran Damas – Cent ans en noir et blanc
Cofondateur du mouvement de la négritude avec Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor dans les années 1940, Léon-Gontran Damas (1912-1978) est une figure guyanaise charnière, encore méconnue. Poète, homme politique, professeur d’université en Amérique, son œuvre témoigne d’un engagement contre le racisme et les diverses formes de ségrégation tout en proposant d’audacieuses expériences de langage. Plus que Césaire ou Senghor, il s’est intéressé très tôt au problème racial aux États-Unis et se liera d’amitié avec les chefs de file de la révolte afro-américaine dont Richard Wright. Il est l’un des premiers à considérer le racisme à une échelle planétaire.
Les témoignages de Maryse Condé et de Daniel Maximin, les études sur ses poèmes dont le célèbre « Hoquet », son usage des langues entre le français et le créole, sa forme d’engagement rendent enfin honneur à cet auteur et présentent sous toutes ses facettes une œuvre riche, proche de l’esprit d’un Frantz Fanon. Un retour sur l’histoire des littératures francophones et la découverte d’un auteur auquel les études postcoloniales donnent un relief particulier.
Léon-Gontran Damas – Cent ans en noir et blanc, sous la direction de Antonella Emina
CNRS Éditions
340 pages, 25,65 euros