Le 22e Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde 2011 a été attribué ce week-end à l’auteur cubain Leonardo Padura pour son roman L’homme qui aimait les chiens (El hombre que amaba a los perros).
Le Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde 2011, autour duquel se tenait plusieurs manifestations, a réuni en Guyane des auteurs et personnalités, dont le jury, depuis le 13 décembre dernier avec en point d’orgue un hommage à son illustre fondateur et poète du Tout-Monde Édouard Glissant.
C’est donc Leonardo Padura qui est distingué cette année par le jury du Prix Carbet. Sa troisième distinction cette année après le prix du meilleur roman historique 2011 de la rédaction du magazine Lire et le Prix Roger Caillois de littérature latino-américain. Le jury, composé notamment d’anciens lauréats et de figures de la littérature caribéenne comme Patrick Chamoiseau, Miguel Duplan, Nancy Morejòn, Ernest Pépin ou encore Michael Dash, a ainsi récompensé un ouvrage passionnant qui entraîne le lecteur dans les mystères de l’histoire et de l’assassinat de Léon Trotsky.
L’Homme qui aimait les chiens, aux éditions Métailié
En 2004, à la mort de sa femme, Iván, écrivain frustré et responsable d’un misérable cabinet vétérinaire de La Havane, revient sur sa rencontre en 1977 avec un homme mystérieux qui promenait sur la plage deux lévriers barzoï. Après quelques conversations, « l’homme qui aimait les chiens » lui fait des confidences sur Ramón Mercader, l’assassin de Trotski qu’il semble connaître intimement.
Iván reconstruit les trajectoires de Lev Davidovich Bronstein, dit Trotski, et de Ramón Mercader, connu aussi comme Jacques Mornard, la façon dont ils sont devenus les acteurs de l’un des crimes les plus révélateurs du XXe siècle. A partir de l’exil de l’un et l’enfance de l’autre, de la Révolution russe à la Guerre d’Espagne, il suit ces deux itinéraires jusqu’à leur rencontre dramatique à Mexico. Ces deux histoires prennent tout leur sens lorsque Ivan y projette ses aventures privées et intellectuelles dans la Cuba contemporaine.
Dans une écriture puissante, Leonardo Padura, raconte, à travers ses personnages ambigus et convaincants, l’histoire des conséquences du mensonge idéologique et de sa force de destruction sur la grande utopie révolutionnaire du XXe siècle ainsi que ses retombées actuelles dans la vie des individus, en particulier à Cuba.
Un très grand roman cubain et universel.