Sollicité par ses lecteurs après sa récente analyse et ses observations sur l’utilisation terminologique des mots « tour opérateur » et « voyagiste », Robert Berrouët-Oriol publie une nouvelle étude. Pour répondre à la demande des internautes, il s’intéresse à l’usage qui est fait des termes « sponsor » et « sponsorisé ».
Des internautes qui ont lu mon récent article « TOUR OPÉRATEUR » OU « VOYAGISTE » : LEQUEL DES DEUX CONDUIRA LES TOURISTES SUR LES PLAGES D’HAÏTI? », sur les sites l’Atelier des média (Radio France internationale), Potomitan, Montray kréyol et CanalPlus, me demandent de commenter l’emploi des termes « sponsor » et « sponsorisé » dans les médias haïtiens.
Je souscris volontiers à cet échange en établissant au préalable une utile distinction entre la langue usuelle et la langue de spécialités. De manière générale, dans une communauté de sujets parlants, la langue usuelle s’entend au sens de discours familier, des expressions familières, du langage populaire, de la langue courante, de la langue de la conversation, de la langue parlée: c’est la langue de tous les jours. Elle peut fréquenter, selon le contexte énonciatif, les registres formels ou soutenus et, au besoin, faire appel à des termes spécialisés. Par exemple, dans la langue de tous les jours mais sur un registre soutenu, le présentateur des nouvelles de la chaîne câblée Télé Macaya dira: «Inquiétude au Tribunal pénal international: l’actuel Exécutif haïtien garantit l’impunité au dictateur Jean-Claude Duvalier pour tous ses crimes, vols, viols, disparitions et détournement de fonds publics». Dans les sciences du langage, la langue de spécialité s’entend au sens d’un «Sous-système linguistique qui comprend l’ensemble des moyens linguistiques propres à un champ d’expérience particulier (discipline, science, technique, profession, etc.) La langue de spécialité est donc une «Expression générique pour désigner les langues utilisées dans des situations de communication (orales ou écrites) qui impliquent la transmission d’une information relevant d’un champ d’expérience particulier.» (Grand dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française) Par comparaison, on peut poser que le vocabulaire de la langue usuelle est consigné dans les dictionnaires généralistes (Le Robert, Le Petit Larousse, etc.), tandis que le vocabulaire des langues de spécialités, lui, couvre des domaines techniques et scientifiques. Ces domaines sont étudiés par des Commissions de terminologie et leur vocabulaire figure dans des monographies, des dictionnaires sectoriels ou thématiques, des glossaires, des banques de données terminologiques disponibles en ligne.