Après Jacques Roumain et Haïti – La mission du poète dans la cité (éd. l’Harmattan), Frantz-Antoine Leconte s’intéresse à une autre plume influente de la littérature haïtienne avec la parution prochaine de René Depestre – Du chaos haïtien à la tendresse debout.
Sous la direction de Frantz-Antoine Leconte paraîtra dans les prochains jours, aux éditions l’Harmattan, René Depestre – Du chaos haïtien à la tendresse debout. Frantz-Antoine Leconte, spécialiste des littératures francophone, africaine, américaine noire et haïtienne, se penche sur l’œuvre de l’auteur de Hadriana dans tous mes rêves (Renaudot 1988) et de Alléluia pour une femme-jardin (Goncourt de la nouvelle, 1982).
En collaboration avec des spécialistes de la littérature haïtienne ou plus largement caribéenne, entre autres un journaliste et des enseignants francophones et anglophones, Frantz-Antoine Leconte propose de jeter un regard attentif à l’œuvre de celui qui a dénoncé la dictature de François Duvalier en 1957, s’est engagé aux côtés de Che Guevara avant de mettre fin à son expérience cubaine à cause du durcissement du régime castriste, puis de travailler à l’Unesco. Mais surtout, René Depestre, installé en France depuis de longues années, qui a côtoyé Nicolás Guillén, les poètes du mouvement de la Négritude et du surréalisme, s’est imposé, au fil d’une existence faite d’engagement et de poésie, comme l’une des figures les plus marquantes de la littérature haïtienne, à laquelle s’intéresse aujourd’hui la revue à paraître. Depuis Étincelles paru en 1945, la poésie de René Depestre ou le « nomade enraciné » est traduite dans plusieurs langues et figure dans nombre d’anthologies.
René Depestre Du chaos haïtien à la tendresse debout
Le processus de la mondialisation a forcé René Depestre à vivre dans une nouvelle perspective d’élargissement et à forger des outils efficaces de résistance : « ses armes miraculeuses ». Ses nombreuses pérégrinations et son errance légendaire de toute une vie n’ont pas su lui imposer une pénible condition d’exilé. La poésie du monde, héroïque et stoïque, l’a préparé dans ses arcanes à vivre dans la sagesse et dans la joie d’une époque d’ubiquité culturelle où je est un autre et chacun, une multitude. Le caractère libre, joyeux, solaire et optimiste de l’écrivain haïtien des Corbières a su lui construire, sous l’effet de la transculturation, une solution originale, un habitat sans race, nationalité, frontières, blanc, étranger, noir, métis et autres mythes qui avilissent la prodigieuse pluralité de notre univers. Depestre se propose comme objectif prioritaire de contribuer à la naissance d’une identité-monde, afin de pouvoir intégrer avec civisme, amour et tendresse la terre-patrie, placée sous le signe de la civilisation de l’Éros.
L’écrivain-lauréat René Depestre par Journal d’un animal marin (1964), Alléluia pour une femme-jardin (1981), Un arc-en-ciel pour l’Occident chrétien (1986), Hadriana dans tous mes rêves (1988) et La rage de vivre (2006) a bâti une œuvre maîtresse, tirée de l’histoire tragique et existentielle d’un peuple généreux et téméraire.
Ont contribué à cet ouvrage : Robenson Bernard, Étienne Télémaque, Bernadette Carré Crosley, Eddy Magloire, Amy J. Ransom, Clément Mbom, Sarah Juliet Lauro, Cauvin Paul, Silvia U. Baage et Léon-François Hoffman
René Depestre – Du chaos haïtien à la tendresse debout
Sous la direction de Frantz-Antoine Leconte