Vient de paraître aux Éditions Honoré Champion, Sankofa cry : mémoires musicales et improvisations littéraires dans les romans de l’Atlantique noir, de Marion Coste, docteure en langue et littérature françaises.
Dans cet ouvrage par la collection Francophonies des Éditions Honoré Champion, Marion Coste, dont les travaux portent sur les rapports entre littérature et musique en littérature française et francophone, s’intéresse à l’importance de la musique dans l’écriture des auteurs étudiés parmi lesquels le poète et romancier guadeloupéen Daniel Maximin et plus largement dans « l’espace de l’Atlantique noir ».
Sankofa cry : mémoires musicales et improvisations littéraires dans les romans de l’Atlantique noir
La musique est très présente dans les romans de ce que Paul Gilroy appelle l’Atlantique noir, comprenant l’Afrique subsaharienne et ses diasporas, notamment antillaises. L’étude de plusieurs romans de Michèle Rakotoson, Scholastique Mukasonga, Daniel Maximin, Léonora Miano, Kossi Efoui et Rachid Djaïdani permet de comprendre cette influence musicale et ses modalités. Les musiques de l’Atlantique noir, musiques traditionnelles, jazz ou rap, accueillent dans la forme romanesque une mémoire de la colonisation et de l’esclavage oubliée ou occultée, donnant à sentir les pertes, les hantises et les tabous qui continuent d’habiter le présent. Elles invitent aussi la littérature à réinventer la forme romanesque et à repenser le rapport de l’écriture à l’improvisation et à l’oralité, par un travail du vocabulaire, de la syntaxe ou de la structure romanesque. La musique, art du temps et de la performance, semble alors le moyen d’échapper à toutes sortes de figements et d’habitudes, dans la diégèse comme dans l’écriture.
Sankofa cry : mémoires musicales et improvisations littéraires dans les romans de l’Atlantique noir, Marion Coste
Éditions Honoré Champion
262 pages
48 euros, Livre papier