Les 7e Rencontres de Danses Métisses débutent le 26 novembre 2011 en Guyane. Au programme : spectacles, conférence, stages, résidence de création, performance en plein air et un flashmob. Ces rencontres regrouperont pour partie plusieurs compagnies issues des régions et territoires d’outre-mer, Année des outre-mer oblige, et plusieurs autres compagnies de danses contribueront à donner à l’événement une dimension internationale.
Les Rencontres de Danses Métisses se caractérisent non seulement par la réunion de compagnies mais aussi par une programmation qui vise à impliquer le plus grand nombre de spectateurs de Cayenne à Awala-Yalimapo, de Matoury à Saint-Laurent du Maroni. Première illustration de cette démarche, l’organisation du rassemblement du mercredi 30 novembre 2011, à 17 h, sur divers lieux emblématiques de Guyane (place des Palmistes à Cayenne, camp de la transportation à Saint-Laurent). Un rassemblement auquel sont invités à participer le plus grand nombre. Ti moun et gran moun peuvent enchaîner les pas de la chorégraphie disponible sur Youtube et qui leur permettra de participer à cet événement inédit. Une répétition générale est d’ailleurs organisée le samedi 26 novembre à 18 h 30 au Jardin botanique, à Cayenne.
Le festival s’inscrit depuis sa création dans une mission de promotion de la danse en tant moteur de révélation artistique et s’est résolument tournévers la jeunesse guyanaise afin qu’elle « affirme son identité artistique et créatrice« . Les stages animés par les compagnies invitées du 26 novembre au 8 décembre à l’ENMD et l’Adaclam et la résidence mise en place à Awala-Yalimapo s’inscrivent également dans ce cadre.
Guadeloupe, Martinique, Réunion, Nouvelle-Calédonie, Guyane
En dehors des diverses manifestations qui se succèderont jusqu’au 4 décembre, trois grandes soirées consacrées à la danse seront accueillies à l’auditorium de l’EnCRe (Cayenne) où douze compagnies partageront avec le public leur création. Cynthia et Nadia Egalgi ouvriront le bal le vendredi 2 décembre, 20 h, avec leur pièce chorégraphique 1+1 = J’s. Deux compagnies guadeloupéennes prendront le relais : Lénablou à travers le solo Fenêtre sur… mon bigidi et moi, solo « imposera son enfermement, celui de la psyché îlienne pour signifier la place du corps dans les sociétés caribéennes ». Quant à la compagnie Myriam Soulanges avec Alé é rivé, elle interprétera un duo fruit d’une « réflexion sur ce sentiment et besoin d’attachement à une terre, une personne, un souvenir, un espace… »
Autres illustrations de la dynamique caribéenne dans la danse contemporaine, les spectacles qu’offriront notamment les compagnies Endedans de Cuba, Artincidence (Martinique et Tchad), la compagnie martiniquaise Christiane Emmanuel et bien entendu la compagnie Norma Claire qui, avec Together Vite inspirée de l’oeuvre d’Édouard Glissant, a déjà enregistré un vrai succès en début d’année au théâtre d’Ivry en région parisienne. À travers cette composition chorégraphique, Norma Claire évoque la créolisation du monde et l’harmonisation des différences, elle met en mouvements et en danse « la reconnaissance de ce qui fait que nous sommes tous différents. Cette pièce évoque la différence des couleurs de peaux, des couleurs de cultures, des couleurs de mouvements, des couleurs de musiques. Parler de ce qui nous fait être ensemble, dans une « complétude » évidente grâce à ces cultures nombreuses. »
Une contemporanéité que le public retrouvera également dans Choc(s), chorégraphié et interprété par Christiane Emmanuel, que les événements sociaux de 2009 en Martinique ont appelé à s’interroger et qui dédie dès lors une danse d’espoir à « l’homme martiniquais, caribéen, l’homme tout simplement qui a toujours été au centre de ses recherches » et qui la pousse ainsi à faire appel à la mémoire du corps, son présent, afin de créer son évolution. D’autres questionnements essentiels ont présidé à l’élaboration de Danzar desde dentro Danzar hacia todos, d’Endedans. Ainsi, le ballet cubain proposera un ensemble de six pièces, illustrant, à travers différentes scènes chorégraphiées par Tania Vergara, le rêve, l’illusion, l’amour, l’oubli, l’adultère, la normalisation.
Des compagnies de Madagascar, du Brésil, d’Afrique du Sud, du Tchad et de Côte d’Ivoire ont répondu à l’invitation de la compagnie Norma Claire pour une 7e édition des Rencontres de Danses Métisses. Un voyage dans le monde de la danse contemporaine qui passera notamment par la conférence dansée du 26 au musée des cultures guyanaises et par la projection de Rize, le film de David LaChapelle, qui met en lumière l’histoire de Tommy le Clown et de la danse qu’il a inventée, le krump, une « alternative à la danse hip hop habituelle, qui prend ses racines dans les danses tribales africaines et se caractérise par des pas et des mouvements d’une vitesse et d’une difficulté inégalées », comme décrit dans ce film sorti en 2005. On y retrouve notamment Miss Prissy, maîtresse incontestée du genre.
Retrouvez tous les détails du programme et les informations pratiques sur le site des 7e Rencontres de Danses Métisses.