Au prix de la mort, une pièce qui raconte « sur un angle historique, culturel et universel » les dernières 24 heures de Delgrès, sera à l’affiche du 5 avril au 3 mai 2016 à Paris, au théâtre Darius Milhaud.
La pièce de théâtre Au prix de la mort, présentée à partir du 5 avril 2016 au théâtre Darius Milhaud à Paris, retrace les dernières heures de Louis Delgrès, un « homme qui lutta jusqu’à la mort contre l’injustice ; cette injustice qui vit le rétablissement de l’esclavage dans les colonies à l’initiative de Napoléon Bonaparte ». La pièce décrite comme « jeune et dynamique », réuni douze comédiens, hommes, femmes et même un enfant, qu’accompagnent sur scènes deux tambouyés.
Au prix de la mort, les dernières 24 heures de Delgrès, en tournée en métropole, aux Antilles et en Guyane
Il est des événements qui ont marqué l’Histoire plus que d’autres. La traite négrière et l’esclavage colonial en font assurément partie. Et au cœur de ces événements, certains hommes ont marqué leur empreinte à jamais, contribuant à faire triompher la liberté.
Louis Delgrès est de ces héros ordinaires. Un homme qui lutta jusqu’à la mort contre l’injustice ; cette injustice qui vit le rétablissement de l’esclavage dans les colonies à l’initiative de Napoléon Bonaparte.
Un sujet historique et universel
Ce sont les dernières 24 heures de Delgrès que raconte la pièce « Au prix de la mort », écrite par Christine Lara*, mise en scène par Véronique Essaka-de-Kerpel et Ludovic Parfait Goma et interprétée par onze comédiens de la compagnie Actom.
Une pièce unique et moderne, conjuguant une écriture classique avec l’histoire des Antilles, jouée l’année des 250 ans de la naissance de Delgrès. 1802, entre espoir, amour et révolte, deux héros guadeloupéens s’opposent au rétablissement de l’esclavage et luttent pour la liberté… au prix de leur mort.
En tournée en métropole et outre-mer d’avril à juin, suivant certaines villes liées à la traite négrière, cette pièce sera jouée, pour quinze représentations à Paris à partir du 5 avril et jusqu’au 3 mai.
Une ode à la vie…
Aboli par un décret en 1794, l’esclavage a laissé des séquelles dans les esprits. Mais les esclaves veulent désormais profiter de leur nouvelle liberté : ils apprennent à lire, deviennent artisans, exploitent des plantations, s’engagent dans l’armée…
Huit ans plus tard, en 1802, Bonaparte décide de rétablir l’esclavage, faisant débarquer en Guadeloupe une flotte de onze navires et 3 500 hommes.
Mais comment redevenir esclave après avoir goûté à cette liberté si précieuse et si chère ? Faut-il résister ou se rendre ? Vivre libre ou mourir ? Autant de questions que vont se poser les deux héros guadeloupéens de la lutte contre l’esclavage, le commandant Louis Delgrès et l’officier Joseph Ignace, et qui les conduiront jusqu’au sacrifice de leur vie.
Si le sujet est grave, la pièce est, comme le souligne son auteur, Christine Lara, un spectacle vivant, bien vivant, qui n’hésite pas à unir les arts, à les entremêler, pour toucher le fond de l’âme du spectateur. « Au prix de la mort » est à la fois le conte qui réconforte, l’histoire qui frappe à la porte, la poésie d’un monde meilleur, l’espoir d’une communion, la musique qui transporte, le rêve et l’amour.
…et à l’espoir
Pour traduire tout cela, les metteurs en scène ont fait le choix d’un mariage harmonieux et haut en couleurs entre théâtre, danse, chant et musique. Car l’art, et plus particulièrement la musique et le chant, reste aujourd’hui encore étroitement lié à l’histoire de l’esclavage.
Ludovic Parfait Goma, l’un des deux metteurs en scène, ajoute à ce propos : « la musique était le seul lien qui reliait les esclaves à leur terre d’origine. Après avoir été déracinés et dépouillés de leurs biens, c’était pour eux un véritable exutoire, une échappatoire à leurs conditions de vie très pénibles. Un trait d’union entre leur fier passé et ce présent si douloureux ».
Pour les esclaves, la musique et le chant étaient présents au quotidien, dans tous les événements de la vie, et étaient par conséquent indissociables de leur condition d’esclave.
Ludovic de préciser : « les différents chants et danses entretenaient, entre autres, l’espoir d’un retour et permettaient aussi de synchroniser les esprits afin de mieux supporter les pressions et toutes les tâches pénibles. Les pioches, les houes et autres outils devenaient ainsi des instruments qui rythmaient le travail et la vie des esclaves autant que les chants eux-mêmes ».
Quatre dates de représentation :
Mardi 5 avril, à 10 h 30
Mardi 12 avril, à 10 h 30
Jeudi 14 avril, à 10 h 30
Mardi 3 mai, à 14 h
Au prix de la mort
Théâtre Darius Milhaud
80 allée Darius Milhaud – 75019 Paris
*Auteur de romans, de nouvelles, de pièces de théâtre, d’essais et de manuels scolaires,Christine Lara est aussi chercheure en littérature et en didactique ainsi que professeure de lettres. Elle a par ailleurs été professeure de danse et chorégraphe de 1977 à 1997, et est aujourd’hui présidente de l’école de danse DEFI.