Dimanche 12 juin 18 h, ouverture d’un nouveau Bal créole avec un spécial gwo-ka qui envahira la Bellevilloise.
Avec ses orchestres de personnages pittoresques, ses danseurs, ses conteurs, ses projections, ses délices d’accras, boudins créoles et traditionnels ti-punch, le Bal créole, scène à géométrie variable musicale et pluridisciplinaire, s’empare chaque 2e dimanche du mois de La Bellevilloise pour affirmer … qu’avant le zouk sévissait le bal !
Au programme: Initiation au gwo-ka et bal
A 21 h 30: Projection Gwo-ka, le vrai son de la Guadeloupe, de Caroline Bourgine et Olivier Lichen
Kan’nida
Le groupe Kan’nida joue le gwo-ka, la musique des esclaves guadeloupéens. Basé sur des tambours appelés « ka », la musique de Kan’nida vient de la région des Grands Fonds, au centre de la Grande Terre. Choral et scandé par les percussions autant que par les corps des chanteurs, le chant de Kan’nida demeure le lien vivant entre passé et présent, porteur d’une force singulière.
La région des Grands Fonds a vu se développer après l’abolition de l’esclavage une société paysanne à l’identité forte. Deux rituels essentiels structurent cette société, qui a vécu relativement isolée jusqu’à récemment : les rites mortuaires, avec notamment la veillée qui rassemble parents, amis et voisins autour de prières, de chants, de danses et de jeux ; les rites du travail, notamment les chants de labour et de fabrication de la farine. Le groupe Kan’nida se pose en véritable héritier de cette culture qui a survécu jusqu’à aujourd’hui.
Baigné dans cette culture, Sergius Geofrey, fils aîné, s’affirme dès ses 18 ans comme l’un des meilleurs chanteurs de veillées mortuaires, et enregistre son premier disque en 1962 ; il contient des titres encore célèbres aujourd’hui, comme « Saint-Val, oh », « Malabala-l’ », « Patouché loli-la ». Le reste de la fratrie est gagné par cet amour de la musique traditionnelle, et, en 1980, Zagalo, l’un des frères, fonde le groupe Kan’nida, avec plusieurs de ses frères et sœurs, et des amis. Le nom vient d’un chant de labour qui évoque ainsi l’esprit d’entraide et de partage, notions essentielles pour le groupe.
Fort d’une dizaine d’albums, Kan’nida a tourné dans le monde entier et a amené le gwo-ka sur de nombreuses scènes. Kan’nida a également créé des comédies musicales à partir du répertoire traditionnel, une trilogie autour des rites essentiels de la région des Grands Fonds.