Après On t’appelle Venus, c’est Château rouge, autre pièce de la compagnie Difé Kako, qui prend le relais au Théâtre Douze de Paris, à partir du jeudi 22 novembre 2012.
Dans Château rouge, chorégraphié par Philippe Lafeuille et Chantal Loïal, les protagonistes dansent toute la multiplicité des rues de ce quartier parisien, notamment de celle de sa population féminine. Difé Kako va à la rencontre des femmes de Château rouge qui, dans leurs identités multiples, travaillent dans le quartier, comme pour les communautés qui s’y côtoient. La pièce met en lumière avec humour la complexité et le quotidien des individus et les groupes de personnes qui s’approchent et se fréquentent dans les boutiques et salons de coiffure autour de la station de métro Château rouge. Les deux danseurs et chorégraphes, Chantal Loïal qui n’a de cesse de « nourrir son expérience de rencontres », et Philippe Lafeuille qui aime « faire de la danse une comédie », ont donc créé avec Château rouge une chorégraphie qui montre l’interférence entre les gens qui composent le quartier : « le propos de la pièce est la question de la Différence, l’expression de l’ego, connecté à ses racines, sa culture et la question de l’acculturation. (…) À travers le prisme du quartier de Château rouge, à travers la question du blanchissement de la peau, il s’agira d’explorer la question de la domination d’un modèle culturel, induite par le culte de l’apparence médiatique, qui dans sa forme extrême conduit des gens à se décolorer la peau ».
Dife Kako présente Château rouge,
Dans quel quartier de Paris trouve-t-on marché africain, échoppes de tissu, boutiques à cheveux et cosmétiques ? Château Rouge bien sûr ! Ce coin-là du 18e, c’est la zone internationale de Paris, le terminal 3 de l’aéroport Charles de Gaulle avec des Duty Free à même les trottoirs. C’est là que les cultures, les styles et les langues se croisent, se heurtent et s’enrichissent dans une joyeuse cacophonie…
Derrière la joyeuse agitation, le rythme frénétique et les rires, un malaise s’immisce : ces commerces de cheveux synthétiques, ces crèmes éclaircissantes nocives pour leur peau, ces accessoires tape-à-l’œil ne seraient-ils pas les étapes d’un processus inconscient de « whitisation » ? Sous le ton de l’humour, « Château rouge » interroge : sur l’identité de la femme non-blanche et du besoin de s’occidentaliser jusqu’à renier son propre corps ; sur le corps qui se vend le long du boulevard Barbès et de celui qui se délabre sous l’effet de la drogue. Derrière les femmes, des communautés se révèlent. Des communautés qui se débrouillent pour survivre, qui se griment pour faire bonne figure, tout en jouant à cache-cache avec la police.
Le métissage de la compagnie Dife Kako permet de croquer avec réalisme la pluri ethnie du 18e arrondissement. Les danseuses, d’origine africaine, antillaise et asiatique, s’expriment dans un mélange de genres chorégraphiques où danse africaine, danse caribéenne, ragga, house et danse contemporaine s’affrontent et cohabitent dans une harmonie surprenante.
Château rouge
Jeudi 22 novembre au dimanche 16 décembre 2012 (jeudi, vendredi et samedi à 20 h 30 et le dimanche à 15 h 30 – relâche le 8 décembre 2012)
Théâtre 12
6 avenue Maurice Ravel
75012 Paris
14 euros, plein tarif
12 euros, tarif réduit
9 euros, tarif scolaire / abonné
Réservations : 01 44 75 60 31