Le musée Dapper accueille les vendredi 30 et samedi 31 janvier, à 20 h, Des doutes et des errances, une pièce tirée de l’ouvrage de la Guadeloupéenne Gerty Dambury paru sous ce même titre.
Jalil Leclaire de la compagnie La Fabrique insomniaque met en scène la pièce Des doutes et des errances, dans laquelle on retrouve également l’auteur et dramaturge Gerty Dambury en tant que comédienne. Elle est aussi membre de cette compagnie qui a déjà présenté la pièce fin 2014 en Guadeloupe. Des doutes et des errances met notamment au centre du propos les rapports ambigus de ceux qui vivent loin de leur pays, l’attachement des uns à cette terre ou encore le sens de l’engagement des autres.
Des doutes et des errances, de Gerty Dambury
On imagine tout cela, à huit mille kilomètres de là-bas et personne là-bas ne se doute du cheminement qu’on parcourt avec eux. On se demande s’ils vivent comme nous, à nous imaginer, ici, leur là-bas à eux, l’autre côté de leur chez eux. Ils disent là-bas, ils disent de l’autre côté, en l’autre bord, en France, an péyi a moun-la, chez les gens »
Suzanne, Lucie et Jo (interprétés respectivement par Gerty Dambury, Martine Maximin et Jalil Leclaire) – trois amis de longue date, comédiens et auteurs/metteurs en scène, vivant à Paris – se retrouvent pour répéter une nouvelle pièce, Les Atlantiques amers.
Tout se passe chez Suzanne, dans son salon. Lorsque la pièce débute, celle-ci explose de colère car au lieu de sept, ils ne sont plus que trois. Et comment monter à trois une pièce écrite pour sept ? Comment poursuivre le travail de création lorsque tout fait défaut : argent, lieu de répétition, comédiens ? Ces questions la plongent dans le doute.
Mais au-delà de cette interrogation somme toute assez répandue dans les milieux du théâtre, un autre questionnement plus spécifique se pose à nos personnages : quelle relation doivent-ils entretenir avec leur terre d’origine, la Guadeloupe ?
Ce pays est omniprésent, entre désir et rejet pour les uns, entre fascination et déception pour les autres. Ce pays a récemment connu des soubresauts et la pièce qu’ils doivent interpréter tourne autour des grèves de 2009, du mouvement dit LKP. Alors, comment se positionner par rapport à ces événements ? Que lire dans ce moment qui sonna comme une révolte ?
Les 30 et 31 janvier, à 20 h, au musée Dapper, peut-être aurons-nous la réponse à la question que se posent ces trois personnages : « Alors, tu y vas ? »
(…)
C’est l’occasion de se redire leur affection mais aussi de laisser éclater les tensions qui règnent entre eux, les jalousies, leur colère, leur frustration de ne pas voir émerger ce dont ils rêvent tant dans le monde clos du théâtre que sur la scène politique et sociale de ce pays aimé à distance.
La crise a pour point de départ cette « vérité » qui, pour Suzanne, divise le monde en deux parts irréconciliables : « eux » et « nous ».
« Nous » , c’est tout d’abord Suzanne, Lucie et Jo, les trois rescapés d’un groupe de sept comédiens devant répéter la pièce. « Eux », ce sont les absents, ceux qui ne comprennent pas, selon elle, la nécessité – au sens philosophique – du théâtre, ses exigences, sa tyrannie même.
« Nous » et « Eux », c’est une variation sur l’exil, sur la distance entre ceux qui sont restés « là-bas » et ceux qui sont « ici », dans ce pays tout à la fois étranger et sien…
« Finalement, nous ne serons que trois… »
La pièce débute sur cette constatation, et les trois personnages vont devoir assumer les rôles des absents. Des doutes et des errances traite en somme de la fidélité…
Des doutes et des errances, de Gerty Dambury
Vendredi 30 et samedi 31 janvier, à 20 h 00
Plein tarif : 20 euros
Tarif réduit : 16 euros (moins de 25 ans, demandeurs d’emploi)
Réservation souhaitée au 01 45 00 91 75 ou par mail à : reservation@dapper.fr