Une biennale d’arts vivants contemporains caribéens se tiendra à Paris au début du mois de juin sous l’appellation bien sentie de festival Lyannaj.
Le festival Lyannaj, qui verra la participation de plusieurs artistes réunis dans la cadre d’une biennale d’arts vivants contemporains caribéens, se tiendra à Paris à partir du 6 juin 2015, avec un programme dont les temps forts mettront out d’abord en avant la danse et la musique. Rendez-vous est donné au Café de la Danse à Paris.
Danse, musique, table ronde et exposition composent le programme du festival Lyannaj qui pour cette nouvelle édition se choisit pour parrain le pianiste martiniquais Hervé Celcal. Côté danse, les organisateurs proposeront au public les spectacles de deux « chorégraphes caribéens de la même génération avec un engagement commun, mais des univers tout à fait singuliers ». Il s’agira en l’occurrence de Hubert Petit-Phar et de Chantal Loïal. Le premier, de la compagnie La Mangrove, présentera une création entrant pleinement dans le projet dessiné par l’association Djilli, organisatrice de l’événement et qui en 2015 a lancé la troisième édition du festival sous la nouvelle appellation de Lyannaj (les deux premières se déroulaient sous le nom Djilil, celui de l’association menée par Delphine Cammal et Jessica Orsinet), avec toujours pour objectifs fondamentaux d’une part d’interroger « les notions de transversalité et de multiculturalisme », et d’autre part « d’illustrer les traces laissées et les chemins possibles issus cette racine à partir des travaux d’artistes caribéens, métropolitains ou étrangers. »
Danse, le 6 juin 2015
Pour la pièce L’échappé(e), les artistes dansent et occupent la scène avec « un diptyque constitué d’un solo nommé Le discours et d’un trio féminin nommé La traversée ». Pour cette pièce créée en 2014, la compagnie s’est inspirée « de deux auteurs, deux regards : Édouard Glissant qui revendique un Tout-monde, et Maryse Condé qui prône la rébellion et qui pense un monde de différences ».
Dans un autre univers, Chantal Loïal (Difé Kako), avec « On t’appelle Vénus », emprunte une autre piste de réflexion qui éveillera dans le public émotion et questionnements. Chantal Loïal donne son interprétation artistique de l’itinéraire tragique d’une vie, celle de la Vénus Hottentote : On t’appelle Vénus est « une ode à la féminité et au-delà l’ode d’une femme noire à toutes les femmes. Partir du thème de la Vénus Hottentote est l’occasion pour moi de plonger dans un travail sur le corps, un corps exposé, mutilé par le regard de l’Occident, un corps exprimant mieux que tout autre l’altérité. Étant issue moi-même d’une société antillaise aux clivages prégnants, engendrée dans une violence historique et sur les corps, j’ai un rapport intime avec la question du métissage qui y est posée à chaque instant par la rencontre survenue entre trois continents : l’Europe, l’Afrique, les Amériques ».
Musique : Hervé Celcal Quartet et Lawonn bèlè, le 7 juin
Il y aura tout d’abord la présence du pianiste Hervé Celcal, dont l’actualité récente est la sortie d’un recueil de partitions « Bel air for piano », le fruit d’un travail de recherche consacré à la musique bèlè, la « musique traditionnelle martiniquaise intimement liée au tambour aujourd’hui repensée pour le piano jazz ». À l’occasion du festival, il lance une large invitation pourqu’au Hervé Celcal Quartet viennent s’ajouter les intensités sonores et les rythmes du Lawonn bèlè, auquel prendront notamment part, Admiral T, Dédé Saint-Prix, Valérie Louri, etc. Lors de la soirée du 7 juin, l’objectif d’Hervé Celcal offrir au public « une histoire contée par des voix, des corps et des vibrations » et les emmener « dans Lawonn bèlè : plus qu’une tradition martiniquaise, c’est art de vivre, un endroit où tout le monde est acteur de l’instrumentiste au spectateur… ».
Une table ronde en soirée de clôture et une exposition
Les spectacles trouveront une suite à travers l’organisation d’une table ronde qui aura pour point de départ les différentes créations proposées au public les 6 et 7 juin sur la scène du Café de la Danse. Le 11 juin, la soirée de clôture qui s’achèvera entre performances et jam session, deux projections permettront d’ouvrir les discussions : Ensemble nous bâtirons des ponts (sur l’action menée par la compagnie Dife Kako avec des élèves en Guadeloupe autour de la création Zandoli pa ti ni pat) et Bel Air for Piano, le livre (film retraçant la démarche du pianiste Hervé Celcal qui a publié dernièrement un livre de partitions). Le débat devrait porter « sur le thème de la transmission auprès de différents publics, les nécessités culturelles de ces échanges et les réalités de leurs mises en œuvre ».
L’exposition photo de Denis Rion Métiss’images offre « un arrêt sur image de ce qu’il y a de plus vivant en nous: chairs et émotions, matières et couleurs, qui mettent en évidence la magnifique force du mouvement et du geste, la richesse de la diversité des corps et des expressions comme un voyage au cœur de l’humanité ». Une exposition qui se complète des poèmes Nefta Poetry.
Festival Lyannaj, 6, 7 juin 2015
L’échappé(e) + On t’appelle Vénus : le 6 juin, 20 h
Carte blanche à Hervé Celcal : 7 juin, 17 h
au Café de la Danse – 5 passage Louis Philippe – 75011 Paris
Table ronde – Soirée de clôture
Centre musical Barbara Fleury Goutte d’Or
1, rue Fleury – 75018 Paris