Nouvelle voix de la scène jazz en France, FM Laeti sera une nouvelle fois en concert à Paris ce lundi 7 novembre 2011. C’est dans la salle du New Morning qu’elle accueillera son public.
Laetitia Bourgeois, la chanteuse de FM Laeti, voit le jour en Guadeloupe, puis très jeune part vivre avec sa famille au Canada, puis aux États-Unis où elle multiplie les expériences dans le monde artistique. Son goût pour la musique, elle l’a développé à travers ses voyages, son intérêt pour le jazz vocal, un appétit aiguisé par la présence dans la discothèque de la famille des disques de Nina Simone, Percy Sledge ou Otis Redding. Plusieurs années d’influences biguine, pop et hip-hop plus tard, viennent les passages dans quelques bars de jazz de la capitale parisienne et enfin la rencontre avec François-Marie Dru (FM) qui aboutit à la création de l’entité FM Laeti. Aujourd’hui, la fille des Abymes séduit avec sa voix à la fois rauque et féminine, proposant un groove irrésistible qui lui permet de garder un contact permanent avec le public. Une expérience à vivre le 7 novembre au New Morning à Paris. Courant novembre 2011, FM Laeti assurera également la première partie de Ben l’Oncle Soul et de Yaël Naïm.
e-Karbé – Votre biographie fait apparaître l’influence de plusieurs styles musicaux, notamment ceux des Caraïbes. Comment décririez-vous l’évolution de votre musique à partir de ces influences ? Du coup, quand on pense FM Laeti, à quel style de musique doit-on s’attendre ?
FM Laeti – J’ai grandi en écoutant, grâce à mes parents, plusieurs styles de musique allant du jazz au zouk, de la biguine au gwoka, de la soul des années 50 à 70 au classique en passant par la world. J’ai aussi beaucoup écouté de rap, de nu-soul et de rock.
Dans la composition et l’écriture des morceaux, je pense que mes influences jazz/nu-soul transparaissent assez naturellement, alors que pour FM, ce serait plus la pop, le folk et le blues mais nous adorons tous les deux les musiques du monde… Quand on écoute FM Laeti, je pense que l’on retrouve un peu de tout cela…
e-Karbé – Les critiques sont très positives à propos de votre album It Will All Come Around. De fait, votre calendrier être encore plus étoffé. Comment anticipez-vous la période qui s’annonce et notamment votre tout prochain passage parisien au New Morning ?
FM Laeti – Quand on prépare un album, on y met une vision particulière et une grande énergie, mais on n’a pas nécessairement assez de recul pour prévoir s’il sera apprécié. Je suis bien sûr très heureuse de découvrir cet enthousiasme pour l’album. Malgré toute la promotion, cette période est aussi pleine de belles rencontres , de répétitions et de concerts, donc naturellement une période très motivante pour nous. C’est sûr, j’ai hâte de me retrouver sur la scène du New Morning avec tous mes musiciens pour fêter la sortie de l’album !
e-Karbé – Votre album est le fruit de votre propre voyage musical mais qu’est-ce qui a provoqué la connexion avec François-Marie Dru avec qui vous y avez travaillé ?
FM Laeti – Francois-Marie et moi, c’est une belle rencontre sur le plateau d’une émission radio où nous avons finalement joué quelques morceaux. Une étincelle. À la fin de notre deuxième rencontre, nous avions l’esquisse de trois des morceaux qui sont maintenant sur l’album. Notre échange musical est évident, nous nous complétons.
e-Karbé – Le jazz dans toutes ses nuances est très bien représenté dans les Caraïbes. Gardez-vous un œil sur ce qui s’y passe, notamment en Guadeloupe et en Martinique ?
FM Laeti – J’ai habité en Guadeloupe très jeune. J’ai le souvenir de nombreux concerts de jazz, car mes parents m’ont toujours emmenée avec eux. Depuis ce temps, mon pianiste de jazz préféré reste Alain Jean Marie. Je vais le voir de temps en temps en concert à Paris. J’avoue m’être plongée dans les classiques du jazz US des années 20 à 80 ces derniers temps et avoir négligé l’actualité jazz caribéenne. Vous me donnez l’idée de m’y (re)mettre !
e-Karbé – Enfin, pouvez nous en dire plus sur le titre Coco interprété en créole ? Quels sont les éléments qui vous l’ont inspiré ?
FM Laeti – Nous avons enregistré l’album au studio de la Frette-sur-Seine. Un endroit parfait, où l’on peut vivre le temps de la session d’enregistrement. Un soir, après une longue journée en studio et un bon repas, nous nous sommes posés dans le salon. Francois-Marie a commencé à jouer une tournerie Cap-Verdienne et ça me fit penser à une biguine. J’ai alors chanté un texte que j’avais depuis longtemps, qui parle du mal du pays. Coco est une saudade créole et malienne. La vie nous emmène ailleurs et nous grandissons avec ses voyages et la rencontre d’autres cultures qui peuvent devenir aussi les nôtres mais on n’oublie jamais l’endroit d’où l’on vient. C’est aussi pourquoi nous avons voulu inviter Fatoumata Diawara : pour qu’elle vienne chanter sa nostalgie du Mali en Wassoulou.