Le compagnie de danse Difé Kako, en Guyane depuis déjà quelques jours, y a entamé une résidence territoriale de sensibilisation et de diffusion autour de la pièce On t’appelle Vénus, création inspirée de la vie de la Vénus Hottentote.
La compagnie Difé Kako est en Guyane jusqu’au 15 février. En dehors des cinq semaines d’échanges, d’ateliers de danses ou d’écritures, d’actions culturelles initiées auprès de différents publics autour de la pièce, On t’appelle Vénus sera présenté à Cayenne, Kourou et Saint-Laurent du Maroni. Des rencontres organisées et animées de façons très diverses, comme la danse et l’expression corporelle avec des lycéens de Kourou, des ateliers d’écritures avec les collégiens cayennais ou encore des rencontres/débats/échanges autour de la Vénus Hottentote avec l’écrivain Marc Verhaverbeke, auteur du livret du spectacle. L’opportunité pour l’ensemble des participants de partager autour de grands thèmes comme celui du regard de l’autre, du rapport à l’histoire, etc. : « la Guyane, territoire multiple, au carrefour de multiples influences culturelles, marqué par le passé colonial, mais aussi adossé à un continent en pleine expansion culturelle, est le lieu idéal pour poser les questions de la construction de l’identité, du rapport au passé, aux clichés et à l’image de l’autre, que soulève l’histoire de la Vénus Hottentote. Il nous paraît important de poser, reposer encore et toujours ces questions, avec un public toujours plus large, sans prétendre apporter une réponse définitive, mais en proposant de réfléchir ensemble ».
On t’appelle Vénus, pièce créée en 2011
La pièce On t’appelle Vénus, créée en 2011, interprétée par Chantal Loïal, qui l’a chorégraphiée avec Philippe Lafeuille, sera présentée en Guyane après plusieurs représentations remarquées dans les festivals et les salles en France. Saluée par la presse, elle donnera l’occasion au public de confronter son regard sur l’histoire tragique de Saartjie Baartman (la Vénus Hottentote), de l’esclavage à ses relations avec les Européens du début du 19e siècle. C’est en partie le propos de ce nouvel acte dans la vie de la compagnie Difé Kako, avec cette pièce à dimension pédagogique, mais pas uniquement. Chantal Loïal proposera un « solo chorégraphique conçu comme un télescopage entre différents mondes ; le monde du colonialisme d’hier et le monde d’aujourd’hui. Il se veut une ode à la féminité et au-delà l’ode d’une femme noire à toutes les femmes. Etant issue moi-même d’une société antillaise aux clivages prégnants, engendrée dans une violence historique et une violence sur les corps, j’ai un rapport intime avec la question du métissage qui y est posée à chaque instant ». Les compagnies guyanaises comme KS and Co Kokolampoe,de Saint-Laurent, le Théâtre de l’entonnoir, compagnie kouroucienne, ou encore la la Compagnie théâtrale guyanaise se sont associées à cette résidence.
Représentations et temps forts du programme
On t’appelle Vénus :
– vendredi 1er février : à l’ENcre de Cayenne, 20 h (représentation suivie d’une rencontre débat)
– lundi 4 et mardi 5 février à 14 h 30, pour les scolaires, au pôle culturel de Kourou
– mardi 5 février, à 19 h 30 : tout public, au pôle culturel de Kourou
– jeudi 7 et vendredi 8 février, pour les scolaires, Case théâtre n°8 – camp de la transportation
– jeudi 7 février, 20 h : tout public, Case théâtre n°8 – camp de la transportation
Autres temps forts
Mercredi 30 janvier, de 11 h à 13 h : rencontre/débat/échange autour de la Vénus Hottentote et de son livre sur le spectacle, avec l’écrivain Marc Verhaverbeke à la librairie Le Toucan de Saint-Laurent du Maroni,
Samedi 2 février, de 15 h à 18 h : stage tout public avec Chantal Loïal, à la plantation des Arts à Rémire-Montjoly,
Samedi 2 février 2013, de 17 h à 19 h : rencontre/dédicace avec Marc Verhaverbeke, à la librairie Encrage de Kourou.